Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie
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- From: jtombeur AT atelier.fr (ScienceTech Tombeur)
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- Subject: Re(2): Question sur les citations
- Date: Thu, 04 Dec 1997 12:35:24 +0100
- Priority: normal
>>Thierry Bouche a écrit:
>>>
>>>mettre le slogan entre guillemets,
>Et Ph. Jallon signale
>Pour les non-spécialistes, notez que le texte d'une interview ne
correspond
pas forcément à LA LETTRE de ce que la personnalité a dit, mais à L'ESPRIT
de ses propos. (Eh oui, une interview n'a rien à voir avec une simple
transcription !)
Effectivement. Et il me semble que la règle voulant de mettre entre
guillemets et d'italiser les citations à travers un texte, ou, s'il s'agit
d'un entretien classique, de prendre une police "grasse" ou "noire"
(désolé d'utiliser des calques de l'anglais, je ne me souviens plus si ces
mots conviennent en français ou non) pour les questions, et une italique
pour les réponses, ne s'impose pas forcément dans tous les cas de figure.
L'important est de ne pas induire en erreur le lecteur quant à l'identité
du locuteur (soit le journaliste, soit la personne qui accorde
l'entretien, soit encore la personne tierce dont les propos sont repris
par l'un ou l'autre).
Il est ainsi, à mon sens, permis - et je ne m'en prive pas - de
reconstruire un long entretien pour lui donner la forme d'une contribution
de l'auteur des propos.
Il m'arrive aussi de reconstruire un entretien. En procédant comme suit :
prise de notes pendant l'entretien tout en recueillant les propos au
magnétophone, transcription rapide des propos en m'attachant au sens,
réorganisation de l'ensemble en reinsérant parfois des expressions visant
à redonner un style parlé aux propos et reformulation des questions en
fonction des réponses.
Dans ce cas, l'ensemble peut se présenter comme suit :
surtitre
titre : Prénom - Nom : déclaration (pas de guillemets, police romaine, ie
non italique)
chapeau avec utilisation ou non de l'alternance romain italique pour
signaler qui dit quoi (le journaliste ou la personne interrogée)
mention : propos recueillis par ..... (nom du journaliste)
"Question" condensée faisant office d'intertitre
Réponse en romain, sans guillemets (sauf si un tiers est cité)
Par exemple
surtitre : Les experts divisés sur la question de ...
Titre : Jean Dupont : Personne ne s'accorde plus sur rien
Chapeau : La polémique s'est amplifiée à propos de... blablabla, et Jean
Dupont ne le cache pas : "propos en italiques", blablabla, etc.
Propos recueillis par Machinchose
inter : Le grand désarroi (gras, romain)
Réponse : Au dernier congrès de blablablabla (romain, pas de guillemets)
Du moment que le lecteur n'est pas induit en erreur, qu'il n'y a pas
d'équivoque possible, qu'il est évident qu'il y a eu entretien, et que le
style employé le signale (exemple : celui qui donne l'entretien reprend la
question du journaliste dans sa réponse - pour caricaturer, cela donne
quelque chose comme : Vous n'êtes pas d'accord et pensez que blablabla ?
Sans doute, mais attention, etc.) la déontologie est respectée.
Ainsi, dans le cas d'un format à l'italienne, pour un long entretien, il
me semble tout à fait permis d'italiser les questions et de composer en
romain les réponses, à l'inverse de l'usage courant. Le lecteur ne sera
pas induit en erreur, la lisibilité sera meilleure.
Et pour conclure, mettre en une ou en titre une phrase authentique, une
citation mot à mot, entre guillemets, en italiques, en lui donnant ainsi
un impact maximum alors que, dans le contexte, la citation authentique n'a
pas la même portée, c'est trahir l'esprit et c'est déontologiquement
condamnable. Exemple : Titre - Jean Dupont "Jeanne Dupond est une vraie
garce !"
Et en cours de lecture de l'entretien, on comprend que Jeanne Dupond,
actrice, interprète magnifiquement un rôle de garce.
Dans tous les cas, la décision d'ouvrir et fermer des guillemets,
d'italiser ou non, n'appartient pas à un typographe en fonction de rêgles
d'usage typographique, mais relève des compétences d'un secrétaire de
rédaction (journaliste), seul habilité à rendre compte de ses décisions
(il peut être conjointement poursuivi avec le journaliste et le directeur
de la publication)
Jef Tombeur
PS : ex employé du Livre, il va de soi pour moi qu'un typo sachant
comprendre la copie vaut mieux qu'un secrétaire de rédaction inculte et
obtus. De même, un bon journaliste sans carte de presse vaudra toujours
mieux qu'un mauvais encarté de très longue date.
- Re(2): Question sur les citations, ScienceTech Tombeur, 04/12/1997
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