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typographie - Re: Re : O� mettre le point ?

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: Re : O� mettre le point ?


Chronologique Discussions 
  • From: Jean-Pierre Lacroux <lacroux AT skynet.be>
  • To: typographie AT irisa.fr
  • Subject: Re: Re : Où mettre le point ?
  • Date: Sat, 28 Nov 1998 23:26:44 +0100

Eric DETREZ wrote:
> Cependant, et j'insiste là-dessus avec mes Ã©lèves, un devoir de
> mathématiques est un texte, pas un message crypté ; on doit donc le
> penser en tant qu'objet en français.
----
Permettez-moi ne ne pas Ãªtre entièrement d'accord et d'en profiter pour
exprimer un sentiment relatif Ã  deux ou trois thèmes abordés ici ces
derniers temps...
Qu'un devoir de mathématiques soit un objet pensé en français, je ne le
conteste Ã©videmment pas ! Reste qu'il s'agit de l'écrire, mieux, de le
composer...
Je fais l'impasse sur la définition de termes tels que texte, phrase,
langue, langage, etc. Je pars de votre question relative Ã  la
ponctuation et plus particulièrement au point final.
Il faut distinguer plusieurs cas. Une formule mathématique (ou chimique)
simple  peut s'insérer au début, au sein ou Ã  la fin d'une phrase. Là,
quelle que soit la composition, il est légitime de lui coller de la
ponctuation.
          Ce qui nous conduit Ã  penser que 1 + 1 = 2.
ou
          Ce qui nous conduit Ã  penser que
                   1 + 1 = 2.

En revanche, on peut considérer que parfois elle est Â«Â autonome ». Par
exemple... dans les Â«Â exemples » (généralement présentés sur une justif
différente).
Personne n'est choqué par ceci, où le point final brille pourtant par
son absence :
           Les verbes du 1er groupe se terminent par Â«Â er » :
                     manger
                     bouffer

Aucune raison de l'être par :
            L'addition est une opération subtile :
                     1 + 1 = 2
                     2 + 2 = 3

Le problème posé (à l'auteur, au typographe) est donc : dans tel cas,
l'autonomie est-elle réelle, suffisante, nulle (en supposant que la
nature et les limites de cette autonomie aient Ã©té définies
auparavant) ? Il n'y a pas de réponse toute faite, de confection, rien
que du sur mesure.
Ceci est vrai pour toutes les formules (mathématiques, chimiques, etc.)
composées de signes appartenant au répertoire Â«Â typographique »
(lettres, chiffres, quelques symboles divers), mais, vous le savez bien,
il y en a d'autres... Il y en a qui, par nature, ne peuvent Ãªtre
intégrées Â«Â en ligne » au sein d'une phrase composée (attention ! voir
plus bas : cet argument n'en est pas un en TOUTES circonstances...).
Imagine-t-on une formule chimique représentant les liaisons suivie d'un
point final sous prétexte qu'elle a Ã©té introduite par une phrase
rédigée en français (ou dans une langue quelconque) ? Ã‰videmment non...
Pourquoi les formules mathématiques les plus complexes et faisant appel
à des conventions graphiques Ã©troitement Â«Â spécialisées »
devraient-elles Ãªtre suivies d'un signe de ponctuation appartenant Ã  la
langue Ã©crite dite naturelle ? (Il y a au moins une explication... mais
je n'ai pas envie d'entamer une polémique avec les mathématiciens de la
liste...)
Supposons un début de phrase tel que : Â«Â Je crois que ceci est
probant : »
(tiens... question annexe : faut-il un point final après le guillemet
fermant ? :-).
On peut imaginer quantité d'éléments figurant après un deux-points : une
phrase, un poème (sans ponctuation, de préférence... ;-), une formule
mathématique (ou chimique) simple ou complexe, un plan de villa, une
peinture rupestre, une toile de Matisse, une carte, un tableau, un
camembert, bref, le vaste monde en deux dimensions... Un signe de
ponctuation, par exemple un point final, est-il envisageable après tous
ces exemples ? 
On aurait tendance Ã  répondre : Non ! Eh bien, c'est là où je voulais en
venir... Rien n'est simple, singulièrement pas les réponses aux
questions en apparence les plus simples.
Il est indicutable qu'une IMAGE quelconque (ou une formule faisant appel
à des représentations totalement Ã©trangères Ã  la LANGUE), mise en page
comme telle, n'a pas Ã  Ãªtre suivie du moindre signe de ponctuation...
Oui mais voilà... certains Â«Â objets Ã©trangers Ã  la langue »  ne
peuvent-ils Ãªtre insérés au sein même d'une phrase composée, au coeur
même de la ligne ? Bien Ã©videmment, oui...  Et là, ils appellent la
ponctuation... même les toiles de Matisse... (Imaginez un beau livre ou
un site Ã©légant dans lequel de minuscules reproductions de toiles
s'insèrent dans les phrases et jouent avec la ponctuation... Joli... et
parfaitement correct !)
Rebref, rien n'est simple mais tout est facile !
Rerebref, faut toujours se situer ou répondre dans un cadre strict, bien
défini ! Vérité ici, mensonge au-delà de la page.
Perso pour Olivier : Ceux qui apparaissent Ã  première vue comme
« conservateurs » (les horribles de l'édition...) sont Ã  mon sens les
plus Â«Â libéraux », au sens révolutionnaire du terme... s'entend : pas de
liberté sans loi pour la garantir ! Plus gidien : sans le fil rigoureux
qui le relie Ã  ta main, le cerf-volant ne volerait pas... et ce serait
dommage.
Cordialement,
Jean-Pierre Lacroux
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Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) :
http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html
Mise Ã  jour : 8 novembre 1998
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