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typographie - Drischold (Re: En lisant, en écrivant...

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Drischold (Re: En lisant, en écrivant...


Chronologique Discussions 
  • From: Thierry Bouche <Thierry.Bouche AT ujf-grenoble.fr>
  • To: typographie AT irisa.fr
  • Subject: Drischold (Re: En lisant, en écrivant...
  • Date: Mon, 1 Mar 1999 15:54:13 +0100 (MET)

Petite précision : les deux citations qui concluaient mon message
étaient tirées du Tschishold, ce qui n'était pas forcément évident. 

Si ce livre est effectivement en Sabon, c'est donc le « sabon tel
qu'il devrait être » dont nous parlions ici il y a quelque temps, et
non la version émasculée vendue par linotype (le terme n'est pas trop
fort : tout ce qui serait « créné » au sens ancien des parties de
l'oeil des lettres qui dépassent du corps de plomb, étant purement et
simplement coupé). Un très beau garamond, sobre et infidèle, neutre et
invisible : créé spécialement pour cet ouvrage ?

                    ******************************

Quant au Drillon, que je lis avec délectation, je me demande tout de
même ce qu'y fait la liste des « bons auteurs » (deux par siècle, ni
plus ni moins ; message à M. DeMars : pour le xxè, les jeux sont déjà
faits !) -- ça et d'autres choses.

J'ai relu plusieurs fois la phrase qui dit en substance « le
paragraphe est au chapitre ce que le point est à la phrase » (l'alinéa
étant le point-virgule, si je me souviens bien). Et je ne percute
point. Il n'y a qu'un seul point par phrase, donc un seul paragraphe
par chapitre ? un seul alinéa par paragraphe ? 

Un truc du genre : le retrait d'alinéa est une virgule, la ligne
blanche entre deux paragraphes un point-virgule m'aurait plus parlé. 

Nota : je suis _toujours_ sévère, non ?

                    ******************************

Ça m'a fait rouvrir mes livres de Bataille (qui fait partie de mes
disons quinze unique écrivain valable du xx°) qui apporte quelques
facéties intéressantes, comme un récurrent « ...? », une utilisation
fréquente du point de suspension « substantivé » (quoi que cela
veuille dire). Pour ce qui est des « points de suspension infinis »,
je n'ai que l'édition originale de _Dirty_, qui n'est pas repris dans
les oeuvres complètes (sic). Dans l'édition originale (revue
_Fontaine_, 1945), supposément revue par Bataille soi-même, un
paragraphe démarre par trois ou quatre ligne de points continus, qui
semblent être vraiment des points de suspension placés côte à côte
(sans espace). Dans les oeuvres complètes, qui prétendent reproduire
ce texte comme introduction au _Bleu du ciel_, le texte est
sensiblement modifié (certainement sous la contrainte) et les points
en question ont disparu. Les autres textes qui utilisent ce type
d'ellipse sont reproduites dans les OC avec des « points de suite »
comme ceux qui guident l'oeil dans une table des matières : points
isolés par des demi-cadratins, placés régulièrement sur toute la
justification. Je ne sais pas si cette disposition est fidèle au désir
de GB (l'exemple de Dirty tendrait à prouver le contraire ?) mais elle
se qualifie difficilement de « points de suspension infinis » : elle
figure plutôt un squelette de typographie absente, un texte _informe_
(voir ce mot dans le dictionnaire philosophique de _Documents_). Un
moyen pour Bataille, qui a placé toute son oeuvre aux limites du
permis, du possible, du dicible, de les _franchir_ ?


Th. Bouche
--
Messieurs les typographes,
Placez donc ici, je vous prie, le trait final.
                F. P., le pré.



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