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typographie - Dictionnaire chinois -français de Matteo Ricci mis à jour et republié : 300.000 entrées, 8.500 pages.

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Dictionnaire chinois -français de Matteo Ricci mis à jour et republié : 300.000 entrées, 8.500 pages.


Chronologique Discussions 
  • From: Patrick Andries <pandries AT iti.qc.ca>
  • To: typographie AT irisa.fr, langue-fr <langue-fr AT yahoogroupes.fr>, tlsfrm AT uhb.fr
  • Subject: Dictionnaire chinois -français de Matteo Ricci mis à jour et republié : 300.000 entrées, 8.500 pages.
  • Date: Fri, 18 Jan 2002 13:45:36 -0500

Complément d'information.

http://www.gio.gov.tw/info/nation/fr/fcr97/2000/2/7.htm (photos intéressantes au sujet de la typo chinoise ainsi qu'un entretien portant sur le financement, où également on apprend qu'il ne faut pas nécessairement lire le chinois pour en apprendre beaucoup sur la civilisation chinoise en lisant cette encyclopédie).


http://www.taipeitimes.com/news/2000/01/23/story/0000021277 (histoire de la publication et pourquoi uniquement en français ($), article en anglais néanmoins)

Je suis en contact avec le responsable informatique du Grand Ricci, je lui ai posé quelques questions (Unicode, SGML, etc.). Si les réponses sont intéressantes, je posterai les réponses sur le site Web d'Unicode en français http://hapax.iquebec.com.

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Ci-dessous deux articles du Temps de Genève uniquement disponible aux abonnés, je me permets donc de le joindre .

«Pour les Chinois, la girouette est un modèle de vie»
Anna Lietti
Lundi 3 décembre 2001
Rubrique: société

Elisabeth Rochat de la Vallée n'est pas peu fière de l'énorme bébé qui naît enfin après une si longue gestation (lire ci-dessous). Mais l'exploit éditorial du Grand Ricci n'est pas gratuit, insiste la directrice de l'Institut du même nom à Paris: il vise, derrière la langue, la compréhension de tout un univers. Le week-end dernier, invitée par le Club 44, cette sinologue enjouée animait un séminaire à La Chaux-de-Fonds sur la «psychologie chinoise». Conversation à cheval sur deux mondes.

Le Temps: «Le Grand Ricci» se présente comme voulant «répondre aux besoins qui régissent les échanges croissants avec la Chine». Ce n'est pourtant pas un dico de poche pour homme d'affaires...
Elisabeth Rochat de la Vallée: Effectivement, se promener avec les 7 volumes dans sa serviette, ce n'est pas très pratique! Nous proposons clairement un ouvrage encyclopédique, qui vise la compréhension de la culture et de la pensée chinoises dans toute leur densité, et non pas un glossaire pour businessman. Mais le fait qu'une telle compréhension existe, qu'il y ait cet intérêt profond, rejaillit sur le monde des affaires. Lorsqu'il y a un intérêt, même s'il est le fait d'un petit groupe, l'estime est plus forte, et les échanges sont plus réels.

- L'intérêt est-il réciproque?
- On peut dire que oui, d'ailleurs, des négociations sont en cours pour une édition du dictionnaire Ricci à l'usage des Chinois. On voit par exemple aujourd'hui un certain nombre de penseurs chinois s'intéresser à l'idée de la transcendance, et, de manière générale, à toutes les questions liées à la valeur de l'individu, qui sont amenées à jouer un grand rôle dans l'inscription de la Chine dans le monde contemporain.
- La négation de l'individu, c'est ce qui, dans la mentalité chinoise, choque le plus l'Occidental...
- En réalité, la notion d'individu existe dans la pensée chinoise: chacun est lui-même et pas un autre, avec sa destinée personnelle. Mais cet individu n'a pas la même angoisse qu'un Occidental parce qu'il est complètement intégré dans l'univers. Son but est de se fondre dans le mouvement de la vie, de suivre ce mouvement comme l'eau qui coule entre les pierres de la rivière, et quand il y parvient, il est heureux et en bonne santé. Il ne va pas perdre son énergie en luttes stériles et à contre-courant. C'est ce que l'on pourrait appeler l'opportunisme positif, illustré par le symbole de la girouette. On a beaucoup dénigré la girouette, à tort...
- Quelle horreur! Comment peut-on vouloir être une girouette?
- Pour suivre le vent, la girouette doit être bien enracinée, centrée et équilibrée. Faute de quoi, sa masse résiste au vent, il y a du frottement, la girouette se casse ou se fait emporter. On peut dire que pour les Chinois, la girouette est un modèle de vie. Elle dit: peu m'importe d'indiquer le nord ou le sud, du moment que je garde mon centre. Et garder son centre, c'est cultiver son coeur, c'est-à-dire sa vie affective, spirituelle, intellectuelle, dans le but de devenir ce que le ciel a fait de nous à l'origine.
- Mais comment cultive-t-on son coeur? Donnez-nous un exemple.
- Le rituel, par exemple, est un geste qu'on accomplit pour se rapprocher du mouvement naturel. Prenez la belle-fille qui va porter le bouillon à sa belle-mère à 4 heures du matin avec force génuflexions. En accomplissant le rituel, elle s'imprègne de la réalité de sa place de belle-fille, elle cherche à atteindre une sincérité qui la magnifie et qui touche à l'universel de sa condition.
- Et si elle déteste son mari et sa belle-mère?
- Bien sûr, il y a la solution de claquer la porte, plus ou moins réalisable selon les époques et les circonstances. Mais aller contre n'est pas suffisant. Il faut trouver quelque chose qui satisfasse les forces vitales.
- L'Occident a, quant à lui, poussé très loin, peut-être trop, la primauté de l'individu. Le modèle vaut-il vraiment la peine d'être exporté?
- On doit pouvoir trouver, dans les échanges entre cultures, un moyen terme: adopter telle valeur sans ses déviations, et sans pour autant renoncer à ses propres valeurs. Il serait possible d'aboutir alors à un nouvel état des civilisations. Mais à condition que l'échange ne se fasse pas seulement en surface, dans la frénésie. La langue, à cet égard, représente un piège, et les Occidentaux gagneraient à en prendre conscience: il y a peut-être des valeurs universelles, mais elles ne le sont plus dès qu'elles sont formulées. Au fond, ce que l'on partage le mieux, c'est ce qui ne peut pas se dire. C'est pourquoi tout échange devrait commencer par un silence partagé.


«Le Grand Ricci», un dictionnaire unique, fruit de 50 ans de recherches

Ce travail de titan a été réalisé par une trentaine de pères jésuites, épaulés par une centaine de sinologues.
Frédéric Koller, Pékin

D'abord, il faut aligner quelques chiffres pour mesurer l'ampleur de l'une des oeuvres les plus extraordinaires de l'histoire de l'édition française: 13 500 caractères chinois («zi») complétés de 300 000 mots («ci») ou expressions remplissent 7 volumes réunissant près de 9000 pages, le tout pesant dans les quinze kilos.

Ce travail de traduction - unique en langue occidentale - est le fruit de cinquante années de laborieuses recherches ayant nécessité l'écriture de deux millions de fiches. Un travail de titan que seuls des jésuites
étaient en mesure de réaliser. Pas moins de 30 pères de la compagnie, épaulés dans les dernières années par une centaine de sinologues, ont consacré tout ou partie de leur vie à l'élaboration du Grand Ricci.

L'encyclopédie s'adresse d'abord aux chercheurs et aux étudiants de la langue chinoise. Mais elle est beaucoup plus que cela. Chaque caractère est décortiqué à travers son analyse étymologique, qui remonte - pour 2000 d'entre eux - à l'invention de l'écriture en 1500 avant J.-C. On imagine la multitude de sens dont a pu s'enrichir chacun de ces caractères en 3500 ans d'histoire! Avec l'évolution de ces concepts, on fait un extraordinaire voyage dans la civilisation chinoise, tous domaines du savoir confondus.

On s'étonne du même coup de la pauvreté des moyens jusqu'ici mis à disposition pour comprendre la Chine. Ce grand dictionnaire honore l'esprit du premier jésuite accueilli à la cour d'un empereur chinois, Matteo Ricci (1552-1610). Pour parler de sa foi, il avait revêtu l'habit du lettré. Quatre siècles après sa mort, le malentendu entre ces deux mondes demeure en partie. Voici un outil qui interdit désormais de se retrancher dans la paresse intellectuelle de l'«énigme chinoise».

«Le Grand Ricci», dictionnaire encyclopédique chinois-français en 7 volumes, Editions Institut Ricci Paris, Institut Ricci Taipei et Desclée de Brouwner, Paris. A paraître en courant décembre. 5000 FF (762,25 fr. suisses). Prix de souscription avant parution: 4490 FF (684,50 fr. suisses). Renseignements http://www.descleedebrouwner.com ou Desclée de Brouwner, 76 bis rue des Saints-Pères, 75007 Paris.










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