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typographie - Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)


Chronologique Discussions 
  • From: Jean-François Roberts <jean-francois.roberts AT wanadoo.fr>
  • To: <typographie AT listes.irisa.fr>
  • Subject: Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)
  • Date: Sat, 05 Jun 2004 00:34:49 +0200

Entendons-nous : il n'y a pas de *règle* pour ce qui est du libellé : aux
édiles de décider s'ils veulent baptiser une voie du simple patronyme d'une
célébrité (fût-ce celui d'un illustre inconnu, mais dont on estime qu'il
mérite un tel hommage de ses concitoyens pour services rendus, par exemple -
comme c'est le cas de nombre d'anciens maires ainsi "immortalisés" de par la
France...) :

    Avenue Dupont.

De même, lesdits Ã©diles pourront décider d'adjoindre le prénom (ou les
prénoms) au patronyme de la célébrité ainsi honorée :

    Avenue Ernest-Onésime-Dupont.

Enfin, bien entendu, ils pourront pousser le devoir de mémoire jusqu'à
préciser la (voire les...) qualité(s) de l'éponyme :

    Avenue du Maréchal-des-Logis-Ernest-Onésime-Dupont.

Ici intervient la variante possible :

    Avenue Maréchal-des-Logis-Ernest-Onésime-Dupont.

Bien entendu, ils pourront décider, dans un parti de sobriété, de réduire
l'appellation Ã  l'essentiel :

    Avenue du Maréchal-des-Logis-Dupont.

(Ou : Avenue Maréchal-des-Logis-Dupont.)

Pour des exemples réels, on se contentera de recenser les voies commémorant
le maréchal (ou général, selon la date...) Philippe de Hauteclocque dit
Leclerc ; ou le maréchal (ou général) Jean-Marie de Lattre de Tassigny... ou
encore le commandant René Mouchotte, par exemple.

En tout Ã©tat de cause, donc, c'est bien aux Ã©lus décidant du nom de la voie
(passage, impasse, allée, chemin, rue, place, square...) de décider du
libellé concret qu'ils souhaitent. La rue De Gaulle est tout aussi
recevable, donc, que la place du Général-de-Gaulle ; et le square Mitterrand
est non moins légitime (quoique  plus ambigu) que la rue du
Président-François-Mitterrand...

Quant Ã  la préposition, Thomas indique (s.v. "rue") :

    (A noter l'absence de préposition devant les noms de personnes, sauf si
    ceux-ci sont précédés d'un adjectif ou d'une qualité.)

Jouette rejoint ce parti (s.v. "voie", encadré "Noms des voies publiques").

On constatera que ni Thomas, ni Jouette ne font droit expressément Ã  l'usage
(prépondéramment provincial) omettant la préposition devant les noms de
personnes, même précédés d'un adjectif ou d'une qualité.

En tout Ã©tat de cause, la préposition s'impose dès lors que le libellé de la
voie est un nom commun, ou un nom propre autre que de personne :

    Allée des Mésanges.

    Rue de la Gare.

    Avenue de Verdun.

    Place de la République.

Il n'y a bien sûr pas de préposition si ce libellé est un adjectif :

    Boulevard National.

    Rue Grande.

Enfin, toujours se méfier des homonymes : on peut très bien baptiser une
voie du nom d'une gloire nationale - mais aussi bien du nom d'un obscur
tâcheron local, qui ne partage guère qu'un patronyme avec un personnage
mieux connu... Ne jamais tenter, donc, de *compléter* (à coup de
dictionnaire) un nom de rue sous prétexte qu'il serait "incomplet"... même
si on vous donne une initiale de prénom ! Ou alors, il faut Ãªtre sûr de son
fait, et connaître le coin.

A contrario, on Ã©voquera le cas de la rue Jouffroy, Ã  Paris (17e), qui avait
pris le nom du propriétaire foncier du terrain où la voie publique fut
ouverte : c'était un cas de figure asez fréquent Ã  l'époque (XIXe siècle),
surtout Ã  Paris. Le propriétaire acceptait son expropriation gracieusement
(ou pour une somme tout Ã  fait indigente) Ã  la condition que son nom serait
ainsi perpétué ! 

Ce n'est que tout Ã  fait récemment (années 1990) que la voie finit par Ãªtre
rebaptisée... rue Jouffroy-d'Abbans - pour commémorer, désormais,
l'inventeur de la navigation (fluviale) Ã  vapeur (sur le Rhône) au XIXe
siècle.


> De : Thierry Bouche 
> <thierry.bouche AT ujf-grenoble.fr>
> Société : Nonsense Inc.
> Répondre Ã Â : 
> typographie AT listes.irisa.fr
> Date : Fri, 4 Jun 2004 10:33:25 +0200
> Ã€Â : 
> typographie AT w3ext.irisa.fr
> Objet : Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)
> 
> (...)
> 
> Le vendredi 4 juin 2004 Ã  00:18:29, Pierre Roesch Ã©crivit :
> 
> (...)
> 
> PR> Par contre, les annuaires téléphoniques font des dégats collatéraux
> PR> dans la transcription et la transmission des adresses.
> PR> Ainsi, même des amis m'écrivent Â«Â rue Ingwiller » (pour rue
> PR> d'Ingwiller).
> 
> 
> Y a-t-il des règles concernant les noms de rues ?? Est-ce que la ville
> ne décide pas de ce genre de détail ? Ã€ Lyon, il y a une rue François
> Villon, et une rue Villon. Je n'ai jamais entendu dire Â« de Villon Â».
> J'habite désormais rue Colonel-Fabien (je disais spontanément Â« du
> Colonel-Fabien Â», mais toutes les sources Ã©crites Ã  ce sujet, y compris
> la plaque, me contredisaient) : c'est mal ?
> 
> 
> 
> Thierry Bouche   
> 




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