[typo] Re: Rép. : Avant "Art Press"

["Nicolas LARDERET" <nicolas.larderet AT cg05.fr>]

Bonjour,

 

Oui, je me souviens de ce bouquin, il était sorti quand j'étais à l'école justement (une autre). Il avait suscité un retour des étudiants disant qu'il déformait la réalité.

 

Personnellement, je lui reproche surtout de se concentrer sur les 6 ou 7 grands médias parisiens (TF1, France télévision, Radio France, Le Monde, Libé, le Figaro, La Croix) et d'en faire une généralisation à l'ensemble de la presse française. Ces médias recrutent un ou deux journalistes par an, sortis pour 90% d'entre eux d'une ou deux écoles en France (par concours, en général, ou par cooptation) ; pas un mot sur les journalistes de presse régionale, exit les journalistes des radios locales privées, exit la presse magazine qui forment les gros bataillons des nouvelles cartes de presse distribuées.

 

Mais pour en revenir au sujet de cette liste : ce "formatage" me semble nécessaire. Cela fait toucher du doigt les bases de la mise en page de presse : l'encombrement, le gris typo, la titraille, la hiérarchisation de l'information... Ca permet d'avoir une idée des contraintes du boulot du maquettiste, du correcteur et de toute la chaîne graphique. Et parfois, il faut casser le formatage précédent, celui de l'université, de ses plans en trois parties et de ses mémoires de 80 pages avec annonce du plan et de la problématique ;)

 

Cordialement,

 

NL 

>>> Retourné du Japon<khatre AT gmail.com> 1/6/2012 12:42 >>>
Voir aussi l'ouvrage de François Ruffin, _Les petits soldats du
journalisme_ (présentation et extrait sur le site d'ACRIMED,
http://www.acrimed.org/article935.html ) sur la question du formatage
dans les "écoles de journalisme".
Ledit gugus a remédié à la question en fondant son canard, Fakir (
http://www.fakirpresse.info/ ), de grande qualité.

Ah et oui je suis un nouveau inscrit, je compte bien vous envoyer un
(long?) message de présentation, mais pas tout de suite.

Clément.

Le 06/01/12, Nicolas LARDERET<nicolas.larderet AT cg05.fr> a écrit :
> Ah, ça me rappelle mes études en école de journalisme... Cours de première
> année :
> - "on ne fait pas de la littérature, on fait de l'info"
> - "1200 signes, c'est 1200 signes, c'est pas 1500"
> - "écrire, c'est couper"
> - "votre texte ne vous appartient plus dès qu'il arrive sur le bureau du
> SR"
> - "si vous voulez faire long, adressez-vous à un éditeur, pas à un
> journal".
>
> C'est une des principales choses que l'on m'a appris : ne pas avoir une
> sensibilité d'auteur mal placée et ne pas se prendre pour le prochain Marcel
> Proust. Si ça rentre pas dans l'espace imparti, le texte sera coupé. Par
> l'auteur si le SR est bien luné et s'il a le temps, par le SR et à la serpe
> dans la cas contraire. On nous dit même que c'est logique de commencer à
> couper par la fin : en théorie les infos importantes sont au début, car si
> le journaliste est bon, il prend soin de dicter un papier qui reste cohérent
> même s'il y a une coupure de téléphone.
>
> NL
>
>
>>>> Eric Angelini <Eric.Angelini AT kntv.be> 1/6/2012 10:47 >>>
>
> "Il m'arrivait d'écrire des textes afin qu'ils s'insèrent exactement dans
> la place qui leur était impartie. Nous n'étions pas du tout dans l'idée de
> l'auteur qui apporte un texte génial auquel il ne veut absolument pas que
> l'on touche. Nous nous adaptions. Et puis, j'étais passée par _Les Lettres
> Françaises_ où j'avais appris à ne pas trop la ramener avec ma
> susceptibilité
> d'auteur. Quand j'allais au marbre, je voyais que si un article était trop
> long, on prenait le bloc de plomb qui dépassait et, vlan !, on le balançait
> à
> la poubelle sans plus d'état d'âme."
> (...)
> Catherine Millet, Entretiens avec Richard Leydier, Gallimard.
>
>
>