Re: [typo] Police du logo Krys

["Jacques ANDRÉ" <jacques.andre35 AT gmail.com>]

Le 11 juil. 2013 à 10:27, salix9506 AT gmail.com a écrit :

Pardon,

C'est quoi la barre du roi (pour les béotiens comme mon humble personne) ?

Bien révérencieusement.

C'est un petit ergot (ou sérif si vous préférez) qui se trouve au milieu du l bas de casse et qui caractérisait de ce fait les documents officiels imprimés par l'Imprimerie nationale. Ci-joint  quelques exemples (de g à d : Grandjean, Luce (notez le côté de l'ergot), Jacquemin et Legrand). De façon assez amusante, le Gautier qui est un sans-sérif a réussi à en mettre un réglementaire au l (5e image jointe)

En fait cet ergot existait au XVIIe siècle parfois sur certaines ascendantes, comme pour souligner "la ligne des x". C'est  vers 1700 que la commission Bignon dessina le Romain du roi avec non seulement ce fameux ergot (ou sécante) au l mais aussi (peut-être pour des raisons d'homogénéité avec le I capitale ?) avec des empattements de tête doubles aux lettres b, d, h, k, l et même au i et au j. Depuis, on considère que ces attributs spéciaux sont spécifiques, voire exclusifs à l'Imprimerie royale. Ce n'est officiel qu'avec l'ordonnance du 28 décembre 1814 qui  stipule : « Afin d'assurer, autant que possible, l'authenticité des impressions désignées en l'article précédent, les types de l'Imprimerie royale continueront à porter les signes et marques particulières qui les distinguent des caractères gravés pour les imprimeries du commerce. Une épreuve en sera déposée à la direction générale de l'imprimerie et de la librairie ; et il demeure interdit à tous graveurs, fondeurs et imprimeurs, d'en graver, fondre ou employer de semblables, sous les peines portées contre les contrefacteurs. » 

Ces signes se trouvent effectivement dans les autres caractères des imprimeries gouvernementales successives. Le l barré est « réservé ». Mais Luce et Marcellin-Legrand ne respectèrent pas les doubles sérifs. Firmin Didot respecte bien la règle pour son caractère dessiné pour l'Imprimerie impériale, alors qu'il ne met pas d'empattement double à ses propres caractères.

Jacques André