Re: [typo] Ecrits numériques et typographie

[Philippe Jallon <philippe.jallon AT gmail.com>]

> Le 18 oct. 2022 à 19:14, Michel Bovani <michel.bovani AT icloud.com> a écrit :
> 
> Je ne vois pas vraiment où est le problème, si le pdf est conçu pour 
> s’afficher pleine page sur la liseuse.

Je confirme, avec Bruno Perea, que le format pdf n'est absolument pas adapté 
à la lecture sur liseuse. Et pour peu que tu ornes ton pdf d'un tramé, le 
résultat sera encore plus désastreux. :P
(De plus, les liseuses, sauf modèles expérimentaux non commercialisés, 
n'affichent que des niveaux de gris.)

Le principe essentiel de la liseuse, c'est que le lecteur choisit lui-même la 
taille d'affichage. C'est un argument décisif pour les presbytes, mais aussi 
pour les lecteurs plus jeunes qui aiment à afficher autant de texte que 
possible sur une même page en utilisant une taille aussi microscopique que 
possible.

De plus, je dirais qu'un pdf ne constitue pas un format idéal pour un texte 
de littérature « basique ». Autant proposer un epub dont le lecteur réglera 
lui-même la taille d'affichage.
 

> On peut quand même espérer qu’un pdf conçu pour s’afficher sur une liseuse 
> 7 pouces s’affichera correctement sur une liseuse 8 pouces. En tout cas, 
> c’est ce qui se passe sur des tablettes.

Les liseuses, c'est généralement 6 pouces, ou presque 7 pouces pour la Kindle 
Paperwhite la plus récente. Les formats plus larges ne sont plus 
commercialisés (cf. le grand iRex) ou correspondent à des niches luxueuses.


> Non, si la taille de l’écran est beaucoup plus grande ou beaucoup plus 
> petite, mais enfin toutes les liseuses ont des formats assez proches, deux 
> PDF devraient suffire à couvrir tous les cas.

Je répète : pas de pdf sur liseuse !

Pour tablette : très bien. Pour smartphone : à la rigueur. Mais dans c'est 
deux cas, il suffit à l'utilisateur de zoomer ou de dézoomer. Pas besoin de 
lui fournir un exemplaire en cinquante tailles différentes.


> 
>> Une liseuse utilise un langage proche du html, le texte est « coulé » dans 
>> un conteneur ;
> 
> C’est précisément ce que je veux éviter, le début de cette conversation 
> m’ayant convaincu que le format e-pub ne correspondait pas à ce que je 
> cherche à faire.

L'epub, en revanche, est le format le mieux adaptée pour une lecture sur 
liseuse.

Sauf si tu tiens à proposer un epub à mise en page fixe, ce qui, comme dans 
le cas du pdf est inadapté pour – voire incompatible avec – une lecture sur 
liseuse, alors que cela conviendra parfaitement sur tablette.

Tu devrais t'acheter une liseuse, à tout le moins tester n'importe quel pdf 
basique sur la liseuse d'un proche. Tu comprendra alors parfaitement ce qui 
précède. ;)


> 
>> toute notion de fixité, de mise en page, d'interligne, de taille des 
>> caractères et de gris me paraît éloignée de l'usage premier, un peu comme 
>> pour le web.
> 
> Oui, mais justement, mon idée est de faire quand même de la vraie typo, 
> avec une vraie page et un vrai empagement.

Pour une lecture sur tablette, c'est parfaitement envisageable. Pour une 
lecture sur liseuse, c'est illusoire.


> Je sais bien qu’il y a des cas où une liseuse est pratique. Mais ça n’est 
> pas cet aspect pratique que je recherche. Après tout dans le cas d’un vrai 
> livre, on ne cherche pas à changer la taille des caractères ou à rétrécir 
> les marges !

Pourquoi les liseuses sont-elles si populaires auprès des personnes d'un 
certain âge, y compris chez les plus technophobes ? Mes parents, pourtant 
beaucoup moins presbytes que moi et qui n'auraient jamais voulu d'une liseuse 
si je ne leur en avais pas acheté une, disent ne plus pouvoir s'en passer. 
Mon père s'est même mis à lire justement parce que la liseuse fatigue à peine 
plus les yeux qu'une lecture sur papier.

En revanche, même les tablettes les plus sophistiquées finissent quand même 
par fatiguer les yeux. Voilà pourquoi elle ne sont pas adaptées à la lecture 
de textes à mise en page basique, c'est-à-dire à la lecture de textes que 
l'on pourrait tout aussi bien lire sur une liseuse en se fatiguant moins 
l'œil.

--
Philippe Jallon