Re: {ae} et {AE}

[Jacques Andre <Jacques.Andre AT irisa.fr>]

Olivier RANDIER wrote:
> 

> >
> >2, Pour les typographes de la liste : pourquoi, en italique et dans
> >certaines polices (dans les Times, c'est spécialement frappant), le æ
> >ressemble-t-il tant au {oe} ? N'y a-t-il pas moyen de les dessiner de façon
> >moins cavalière pour le lecteur ?
> 
> Ah, ça me rassure, il n'y a pas que moi qui ait du mal à distinguer
> « aeschne » et « boeuf » ! ;-)
> Bon, pour les italiques, la raison tient principalement à la forme du a
> italique (il serait intéressant d'ailleurs de faire une étude sur
> l'évolution des lettres à variante italique, surtout le a et le g, en
> fonction de l'époque). 

Effectivement, une des caractéristiques de l'italique, outre le coté
penché, est que certains caractères n'utilisent pas les mêmes glyphes
que les romains, notamment a, g et f. En ce qui concerne ces deux
premiers, il faut savoir que le passage de la capitale romaine 
à la minuscule carolingienne s'est fait après des siècles d'hésitations
et d'habitudes dégénérescentes de mauvaises graphies des capitales.Le 
a est un A déformé. Mais sa forme dépend du ductus : selon le sens dans
lequel on l'écrivait,
levo- ou retro-gyre, on a obtenu le a romain ou le a italique. Je
pense que le f a subi le meme choix selon qu'on l'écrit en partant
du haut (italique) ou du bas (romain).

C'est cette même histoire de ductus qui est à l'origine des deux
esperluettes (cf l'étude de Tchishold et celle de Blanchard).


Il est donc curieux de trouver des fontes qui proposent des « æ »
qui ne soient pas basées sur la juxtaposition du « a » et du « e »
tous duex en italique pour un « æ » italique, tous deux en
romain pour un æ romain !
Trouve-ton alors des esperluettes mélangées aussi ?

-- 
Jacques André
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