Re: Bequilles pour majusculite (fut : Noms des choses)

[Patrick Cazaux <pcazaux AT imaginet.fr>]

Leraillez Benoit disait le 27/08/98 18:52

>Une chose me turlupine à propos des capitales accentuées. J'ai la chance 
>d'avoir dans ma famille quelques ouvrages du XVIIIe et XIXe siècle 
>(ouvrages en français et imprimés en France). Si les capitales sont bien 
>accentuées dans les portions en tout-cap, elles ne le sont pas toujours 
>dans le corps du texte (initiale de vers, de phrases ou de noms propres). 
>En fait cela dépend des livres, dans certains elles sont toutes 
>accentuées, dans d'autres jamais ! Et cela me rend perplexe quant à en 
>tirer une règle.

Il y a au moins deux raisons à cette variété, en tout cas que je sache : 
primo il existe un comportement, que l'on retrouve dans le Guide du 
typographe romand, qui consiste à ne pas accentuer l'initiale cap d'un 
mot en bdc alors qu'on accentue toutes les lettres d'un mot entièrement 
en cap (ça me paraît complètement incohérent : soit on estime que 
l'accent est nécessaire et on le met toujours, soit on n'en met pas) ; 
deuxio les fontes coûtaient cher, et les moins chères étaient 
anglo-saxonnes, qui ne possédaient pas de caractères accentués. Et comme 
les caractères accentués étaient les plus fragiles et qu'en cas de chute 
c'étaient eux qui morflaient en premier...
Pour mémoire, au temps du plomb le grand jeu des compositeurs était de 
faire un croc-en jambes au grouillot qui trimballait les paquets retour 
d'impression à distribuer. Lequel grouillot n'était pas toujours capable 
de bien serre la ficelle et retrouvait souvent son paquet en pâte 
lorqu'il apprenait à composer.

Bref, rien que des raisons mesquines et bassement utilitaires ;-)

Patrick Cazaux
Cadratin
pcazaux AT imaginet.fr