Re: catalogues de fontes et Plantin pour maths (was: questions)

[Olivier RANDIER <orandier AT planete.net>]

>» le nom Granjon est déjà utilisé
>
>ben oui, © Linotype, on en a parlé.

Oh, je m'en doutais (j'avais même pas vu que je l'avais, d'ailleurs), c'est
juste que quand j'ai commencé ma fonte, il a bien fallu lui donner un nom
pour enregistrer le fichier. Le premier qui m'est venu à l'esprit, vu que
ce ne sera pas réellement un Plantin, c'est Granjon, mais bon, faudra que
je trouve autre chose... Quand (si) j'aurais fini, je lancerais un grand
concours sur la liste pour lui trouver un zoli nom. Mais y a pas l'feu, je
commence à peine la fonte de texte...

>Il y a un espèce de continuum qui va de Garamond à Times en passant
>par Granjon, Plantin... Ce qui est bizarre pour Plantin, c'est les
>descendantes très courtes, elle chasse beaucoup plus que Times aussi
>(ce qui explique le succès de Times dans la presse).

Descendantes très courtes, oeil très gros, quand je dis que le Plantin me
sert de base, qu'il soit clair que ce que je vais faire sera complètement
différent, notamment parce que je dois répondre aux critères déjà évoqués
d'une fonte de maths. Ce que je cherche, c'est plutôt à en conserver
l'esprit, la densité.

>Pour moi, Plantin est une garalde réalisante, plus rien d'une humane !

Ben, si Granjon a dessiné une garalde réalisante un siècle et demi avant le
début des travaux de Jaugeon, il était 'achement en avance sur son temps !
Sérieusement, on peut pinailler sur ces histoires de classification sans
fin, mais pour moi, Plantin, c'est vraiment une humane, c'est-à-dire pas
encore polissée par l'influence de Garamont, même si elle est ultérieure.

>Blackwell classe même Times dans les garaldes...

Mouais... Justement, c'est là où le travail de Morisson, admirable par
ailleurs, est en soi une trahison : du Plantin humane, il tire un Times
réale.

>Je croyais Knuth plutôt porté sur les didones (ou les mécanes)...

Ooups, désolé, je n'avais pas mon petit livre blanc sous la main ! ;-)

>» lieu de cet abominable BBB linéale.
>
>Je n'ai rien contre les empattements. Penser à n'éclairer que les
>barres ou panses qu'on doublerait au tableau noir pour donner
>l'impression de gras.

En fait, je ne vois pas où est ton problème avec ça. Si je regarde le BBB
de Math Pi, les barres ou panses doublées correspondent exactement aux
pleins naturels de n'importe quelle fonte. Donc aux endroits où tomberait
l'« éclairage ». Ou alors, il y a quelque chose que je n'ai pas saisi.

>» subsidiaire : faut-il en prévoir une version grasse, quand le texte est
>» gras
>
>J'allais dire : Non ! Et puis finalement, pourquoi pas...
>Le problème est simple : de nombreux éditeurs sérieux considèrent que
>les attributs typo en maths doivent être invariants : un ital maths dans un
>titre en gras restera maigre. À cela deux raisons : a) on ne met pas
>de maths dans les titres (question de style, rarement acceptée par les
>auteurs), b) le texte peut définir deux objets différents notés par la
>même lettre, une fois en maigre, l'autre en gras : si on s'amuse à en
>modifier la graisse, gare aux effets de bords ! D'un autre côté, si tu
>t'amuses à mettre des énoncés en gras, les maths vont y manquer de
>poids... Une solution que j'ai mise en place, mais jamais utilisée,
>est d'avoir un extra-gras, et de décaler toutes les graisses d'un
>cran. C'est la seule façon d'avoir une typo jolie à l'oeil, mais je ne
>suis pas sûr du tout que le lecteur ne s'y perde pas.

Apparemment, il y a quand même une demande importante pour composer des
théorèmes ou des axiomes en gras, notamment dans le livre scolaire (qui
sera sans doute le gros de mon marché). Donc une troisième graisse se
justifie (ça m'arrange pas, mais bon).
Le tout est peut-être de doser l'écart entre les graisses pour éviter les
horreurs. Je reviendrais sans doute en deuxième semaine pour vous demander
pour quels signes je peux m'abstenir de ça.

Olivier RANDIER -- Experluette          
mailto:orandier AT planete.net
        http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).