Re: parenthèses et gras

[Jacques Melot <melot AT itn.is>]

 Le 9/12/99, à 14:06 +0100, nous recevions de Jacques Andre :

> Lorsque l'on met un bout de texte tout en italique entre parenthèses,
> celles-ci doivent être également en italique.
>
> Si ce bout de texte est en gras, les parenthèses doivent-elles être en
> gras ?
> (si si il y a des cas, rares il est vrai, où ça arrive).
>
> --
> Jacques André
> Irisa/Inria-Rennes,   Campus de Beaulieu,  F-35042 Rennes Cedex,
> France
> Tél. : +33 2 99 84 73 50,  fax : +33 2 99 84 71 71, email :
> jandre AT irisa.fr


   Le moins que l'on puisse dire, c'est que votre question a entraîné 
des réactions rapides!

   Je rejoins naturellement Jean-PIerre Lacroux en ce qui concerne 
l'usage du gras. Dans un cas pareil, le premier réflexe devrait être 
de revoir la syntaxe de la phrase. Si, Ã  juste titre, on est 
interloqué, comme vous l'êtes, par l'emploi de gras dans la 
parenthèse, un gras qu'hériterait même les signes de parenthèse, il 
faudrait reformuler l'ensemble de telle manière à éviter ces 
derniers, à moins de réussir à trouver un artifice pour remplacer le 
gras par autre chose dans la parenthèse, un peu comme on se 
débrouille pour ne pas avoir de parenthèse à l'intérieur d'une 
parenthèse.

   Si je comprends bien, le truc que vous avez à traiter est un texte 
didactique ou assimilé dans lequel on utilise le gras à titre en 
quelque sorte pédagogique. Il n'empêche qu'un gras qui se 
communiquerait à la parenthèse est une sorte de contradiction. Je 
veux bien qu'il il y ait, à la rigueur du gras dans la parenthèse, 
comme des yeux sur la soupe, mais que la parenthèse elle-même... de 
grâce...

   Le gras, comme l'italique, sont des procédés typographiques qui 
servent à faire ressortir une partie, si possible isolée, du texte. 
De par sa nature, je pense que l'exemple de l'impossibilité - selon 
moi - de communiquer le gras aux signes de parenthèse, tend à montrer 
qu'il en est de même en ce qui concerne l'italique (je me demande si 
Jean-Pierre Lacroux ne fait pas le chemin inverse : ayant admis le 
principe de la contamination des signes de parenthèse par l'italique, 
la logique impose la même choses pour le gras) : je persiste à 
affirmer que c'est une erreur que de mettre les signes de parenthèse 
en italiques dans la mesure où ils apparaissent au cours d'un texte 
composé en roman (je vois que Louis Grammont est tenté par cette 
hypothèse et que Bringhurst, lui, est carrément d'accord). 
Inversement, typiquement dans les diagnoses latines de la botanique, 
où le texte est entièrement composé en italique, les parenthèses sont 
en italique, quelque soit leur contenu (texte en italique ou en 
roman).

   Amicalement,

  Jacques Melot