Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie
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- From: Olivier RANDIER <orandier AT planete.net>
- To: typographie AT irisa.fr
- Subject: Re: Et al.
- Date: Tue, 16 May 2000 00:12:52 +0200
>>Fortunément... y a un truc spécifiquement typographique qui la condamne
>>sans appel, du moins dans les bibliographies (donc, ne pinaillons pas,
>>partout). Elle se compose en ital... et que précède-t-elle, bien souvent
>>? Un titre d'oeuvre composé en ital ! Elle ruine donc partiellement
>>le beau et utile contraste entre deux éléments qu'il est bon de
>>distinguer nettement. Salope...
> Oui. Même chose avec « in » (mais lui, il fait ça par devant), que
>l'on peut avantageusement remplacer par du français (« dans »).
Oui, j'ai toujours trouvé ce _in_ particulièrement stupide et pédant, et
surtout ch... pour le compositeur ! Je sais, c'est pas une raison, mais
merci de penser à nous de temps en temps.
Pour le latin, il me semble que la situation est à la fois plus compliquée
et plus simple que ne le décrit J. Melot : il importe de distinguer les
mots latins des locutions latines. Nous intégrons des mots latins ou issus
de racines latines à la langue parce que ça fait partie du processus normal
de constitution de la plupart des langues latines. En français,
contrairement à l'anglais, ces mots sont généralement modifiés (lycée en
français, lyceum en anglais). De plus, le sens est souvent éloigné de ce
qu'il serait en latin (quel serait le sens d'autobus en latin ?). Ces mots
sont donc, _stricto sensu_, des mots français, qu'il y a lieu de composer
en romain.
Lyceum est donc un mot anglais, dont la traduction française est lycée.
Autobus est un mot français dont la traduction russe est (phonétiquement)
avtobousse.
Les locutions latines, au contraire, sont empruntées, sans être modifiées,
et, généralement dans le sens exact qu'elles avaient en latin. Elles
constituent en quelque sorte des citations de concepts anciens,
généralement considérés comme universels (à tort ou à raison). En tant que
telles, il y a lieu, je trouve, de les mettre en italique. Melot cite _a
priori_, qui est un cas intéressant, puisque ce mot est souvent cité comme
exception, qu'il faudrait mettre en romain, alors qu'on mettrait _a
posteriori_ en ital. Pourquoi ? Parce que cette locution latine a formé un
mot français : un a-priori. Personnellement, je pense qu'il faut quand même
continuer à mettre en italiques ces locutions, ne serait-ce que pour
prévenir le lecteur, qui pourrait être amené, à force de familiarité, à
écrire "à priori" (or, je sais ce qu'est la raison dans "à raison", mais je
serais bien en peine de vous expliquer ce qu'est un priori...). Il ne
faudrait pas oublier, je trouve, que, si un certain nombre de locutions
latines ont un sens évident pour les scientifiques, elles le sont bien
moins pour le commun des mortels. Tout le monde connaît le sens d'_a
priori_ (à cause de l'a-priori), il y a beaucoup moins de gens qui
comprennent _a fortiori_, et encore moins pour _ipso facto_. Il me semble
donc que faire des exceptions dans la composition complique la situation
plus que cela ne la simplifie.
Par contre, je suis évidemment d'accord avec Jacques sur le fait que
l'usage ou non d'une locution latine peut être lié à la langue. « et al. »
est bien un anglicisme.
Olivier RANDIER -- Experluette
mailto:orandier AT planete.net
http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).
- Et al., Jean-Christophe Dubacq, 15/05/2000
- Re: Et al., Lacroux, 15/05/2000
- Re: Et al., Jacques Melot, 15/05/2000
- Re: Et al., Olivier RANDIER, 15/05/2000
- Pangramme, Lacroux, 16/05/2000
- Re: Et al., Olivier RANDIER, 15/05/2000
- Re: Et al., Jacques Melot, 15/05/2000
- Re: Et al., Lacroux, 15/05/2000
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