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typographie - Re: L'insoutenable ambigu�t� de la non-accentuation

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: L'insoutenable ambigu�t� de la non-accentuation


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
  • To: typographie AT irisa.fr
  • Cc: <langue-fr AT egroups.fr>
  • Subject: Re: L'insoutenable ambiguïté de la non-accentuation
  • Date: Tue, 6 Feb 2001 01:14:11 +0000

 Le 5/02/01, Ã  10:41 -0500, nous recevions de Jean Fontaine :

Quelqu'un me signale ce beau spécimen Ã  ajouter au dossier Â« Pourquoi
faut-il accentuer les capitales? Â»

> En allant Ã  pied Ã  l'Observatoire de Meudon, aujourd'hui,
> je suis passé devant un immeuble indiquant :
>
> M. BARGEOT
> ANCIEN INTERNE DES HOPITAUX PSYCHIATRIQUES
>
> Vous remarquerez que l'utilisation de majuscules non-
> accentuées rend cet aptonyme encore plus savoureux ! ;-)

(aptonyme = nom de famille prédestiné)

Jean Fontaine


Cela n'apporte rien au dossier, d'ailleurs assez virtuel à mon avis, de l'accentuation des capitales, étant donné que le contexte, clairement et comme à l'ordinaire, indique qu'il s'agit d'un ancien interne et non d'un ancien interné. Ces derniers, en effet, ne mettent pas de plaques en laiton sur les immeubles pour se signaler (il faudrait être fou pour ça !), au point que si l'un deux s'y hasardait, au risque de retourner d'où il vient, on irait immédiatement penser à une erreur amusante pour « ancien interne », déjà parce que « ancien interne des hôpitaux » est une expression fixée.

De tels exemples, qu'on peut collectionner à loisir, sont amusants et rien de plus. De surcroît, ils font figure de quantité négligeable devant la masse des ambiguïtés de toute nature qui, en permanence, menacent tout texte. Pas plus tard que ce matin, nous recevions dans le présent forum un message contenant la phrase suivante :

« Il est évident que si l'anglais envahit le français et pas l'espagnol, c'est par sa facilité à inventer des mots simples, évidents. »

qui suggère, à qui sait lire, que l'anglais envahit le français, mais pas l'espagnol, alors que l'auteur (très distingué au demeurant) a sans doute voulu dire « Il est évident que si l'anglais et non l'espagnol envahit le français [...] ».

Moi qui ne lis jamais que les titres des journaux (c'est ce qui fait ma force), permettez-moi de continuer à y glaner de la sorte un peu de cet humour que d'autres trouvent, paraît-il, dans les articles eux-mêmes. On comprendra aussi que je suis plutôt enclin à rendre hommage à M. Bargeot et à son sens de l'humour, éventuellement aussi à son courage, que, laissant parler le petit Torquemada qui sommeille en nous, m'offusquer de l'absence d'un malheureux accent, accent qui, de toute façon, en France, passera inaperçu pour ainsi dire de tous et mettra un peu de bonne humeur dans la journée de quelques-uns !

Pour en revenir aux capitales, il faudra, j'en ai peur, trouver un meilleur argument pour convaincre les réticents de les accentuer (rassurez-vous, de tels arguments existent !) Mais, de grâce, restons-en là !

   Jacques Melot





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