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typographie - Re: [typo] Voyage typo en Helvétie

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] Voyage typo en Helvétie


Chronologique Discussions 
  • From: Bernard Déchanez <bernard.dechanez AT urbanet.ch>
  • To: "typographie AT irisa.fr" <typographie AT irisa.fr>
  • Subject: Re: [typo] Voyage typo en Helvétie
  • Date: Mon, 01 Sep 2003 12:48:50 +0200

Le 31.8.2003 18:25, « Alain Hurtig » 
<alain AT les-hurtig.org>
 a écrit :

> Mrs Eaves (la police de Suzanna Licko) permet ces charmantes fantaisies. Ce
> qui, moi, me surprend, c'est son usage comme police de labeur (il a fallu
> qu'ils interlignent exagérément pour que ce soit lisible) et plus encore la
> colision avec l'Helvetica, qui fait carrément laid !
> 
>> la césure matéri-
>> aliste encore plus :-)
>
> Pourquoi matérialiste ?

Moi aussi j'aimerais aussi savoir ce que représente une « césure
matérialiste ». Sans doute une allusion à cette coupure du troisième
paragraphe de la nouvelle d'Étienne Barilier. À part cela, je peux me
représenter la démarche des CFF (Chemins de fer fédéraux suisses) pour cette
publication. En fait, le travail a certainement été attribué à une agence de
publicité. Cette mise en pages a été confiée à un homme de la pub,
c'est-à-dire à un graphiste publicitaire et non à un maquettiste de livres,
c'est-à-dire un typographe. Une race en voie de disparition ?

Le résultat est bien entendu à la hauteur. Format du papier mal choisi.
Choix du Mrs Eaves et de l'Helvetica caricatural, mais bien dans la ligne
des publicitaires. Empagement favorisant une justification bien trop large
pour la lecture... surtout en train (près de 90 caractères à la ligne).
Utilisation du programme de coupures de mots allemand ou anglais pour toutes
les langues (faute très courante au sein des agences de publicité situées du
côté de Zurich...). Ajout d'un point final dans certains titres (phobie
récurrente de certains graphistes), mais oubli du point final dans la
dernière phrase de présentation des nouvelles ; peut-être une originalité
graphique supplémentaire pour compenser les points inutiles des titres !

Très bien d'accentuer les majuscules initiales dans le texte d'Étienne
Barilier, mais pourquoi donc ne pas le faire dans celui d'Anne Cuneo et dans
les textes traduits de l'allemand. Tout simplement parce que les textes ont
été repris tels quels des auteurs ou des traducteurs, sans préparation, sans
lecture, sans correcteurs... bref du texte brut de composition.

Quel gâchis au pays des typographes Tschichold, Caflish, Ruder, Frutiger,
Hochuli et de tant d'autres grands /Buchgestalter/ (maquettiste de livres en
français).
 
Des points positifs tout de même, malgré cette typographie défaillante.
L'idée « publicitaire » de distribuer aux voyageurs ces nouvelles d'auteurs
suisses et de les traduire dans plusieurs langues est sublime. Les voyageurs
de la compagnie ont beaucoup apprécié.


Bernard Déchanez, typographe, de Fribourg en Suisse.




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