Re: [typo] IK ÉA + « Leet speak » ou « 1337 5p34k »

[Jean-François Roberts <jean-francois.roberts AT wanadoo.fr>]

Title: Re: [typo] IK   ÉA + « Leet speak » ou « 1337 5p34k     »

Tout cela est bien chié chanté (pour citer les classiques).

Mais en quoi "R‚AGISSEZ" (puisque c'est, en principe, ce qui motive cette logorrhée), en quoi, donc, ce "logo" "lutte[-t-il] contre le sens" (sic : cette _expression_ n'a guère de sens, à vrai dire) ?

Le reste n'est que verbiage, en effet. Mais croire que la démocratie aurait le monopole du sens serait se fourvoyer profondément. Tant il est vrai que, quand on est idéologue, on transforme même les philosophes en oripeaux idéologiques...

Pour mémoire : Platon n'était pas démocrate (tout sauf, même). On n'a jamais accusé Platon de "lutter contre le sens" (re-sic) - tout au plus de le voiler, pour qu'il faille lutter pour découvrir ledit sens. Démarche qui me paraît bien être celle qu'impose le logo incriminé... (Re)lisez donc Leo Strauss. La même remarque vaut pour Hegel, bien sûr (puisque vous citez un groupie français dudit philosophe). (Re)lisez Max Stirner.

Ce que vous revendiquez là, ce n'est pas la transparence des utopistes, mais tout simplement la platitude de la société de consommation, à laquelle renvoie (ironiquement) le logo IKEA...

> De : Didier Pemerle <didpem AT free.fr>
> Répondre à : typographie AT listes.irisa.fr
> Date : Fri, 22 Sep 2006 22:30:07 +0200
> À : typographie AT listes.irisa.fr
> Objet : Re: [typo] IK   ÉA + « Leet speak » ou « 1337 5p34k     »

> > > > Là était bien le seul propos à disputer :
> > > > Lutter contre le sens est-il attenter à la démocratie (et je ramasse les copies dans deux heures) ?
> > > > Le reste n'est que chamailleries de cour de récré.
>
> Oui, historiquement et même modernement, la démocratie a quelque chose à voir avec le sens de ce qui est dit et écrit, compris ou pas compris, accepté ou refusé. Je recommande en complément la lecture des premières pages d'_Une histoire de la raison_ du regretté François Châtelet (Paris, le Seuil, 1992).
> Didier Pemerle