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typographie - Re: [typo] Doute capital

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

Archives de la liste

Re: [typo] Doute capital


Chronologique Discussions 
  • From: Marc Autret <marcautret AT free.fr>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Subject: Re: [typo] Doute capital
  • Date: Fri, 29 Aug 2008 17:33:45 +0200 (CEST)

J'avoue que je ne suis pas assez expert en typographie pour documenter le 
point que vous soulevez.

Les aspects linguistiques sous-jacents ne sont pas forcément hors de propos. 
Par exemple, on peut se demander si le "statut" de nom propre est établi une 
fois pour toutes ou s'il n'est pas susceptible d'être consolidé ou infléchi 
par le contexte. Par exemple, dans "Je préfère la côte bretonne à la côte 
basque", l'emploi commun est probablement sélectionné par le locuteur (ou en 
tout cas recevable). Par contre, dans un énoncé hypothétique du genre "Cet 
été, je vais en Côte basque" -- sous réserve qu'il soit enregistré par 
l'usage --, on sent intuitivement que la préposition "en" tend à favoriser, 
au moins dans l'esprit du locuteur, l'irruption d'un nom propre. Celui-ci 
pense clairement à la région qu'on désignerait par "la Côte basque" et 
applique, à tort ou à raison, le modèle de "Je vais en Côte-d'Ivoire". Il 
pourrait (ou devrait?) dire "Je vais sur la côte basque", mais son "en" 
introduit une infime nuance qui peut justifier cette prise de majuscule. La 
question est bien sûr de savoir si le typographe est censé marquer cette 
nuance d'emploi, alors que l'expression n'est pas homologuée ou 
habituellement reconnue comme une dénomination propre.

Quand le Figaro écrit: "Entre la Côte d'Azur et la côte basque, c'est souvent 
la guerre [...]" (cf. 
http://www.lefigaro.fr/culture/2008/07/30/03004-20080730ARTFIG00302-la-cote-basque-entre-luxe-et-surf-.php),
 le lecteur peut se demander à bon droit ce qui justifie cette étrange 
dissymétrie d'une côte à l'autre.
Le typographe de la maison applique à la lettre des prescriptions qui sont 
assurément inattaquables sur un plan réglementaire, mais vous conviendrez 
avec moi que l'équilibrage "Côte d'Azur / Côte basque" n'aurait pas été 
extravagant.

Marc Autret

----- Mail Original -----
De: "Gilles Barras" 
<gyl.barras AT orange.fr>
À: 
typographie AT listes.irisa.fr
Envoyé: Vendredi 29 Août 2008 16:20:00 GMT +01:00 Amsterdam / Berlin / Berne 
/ Rome / Stockholm / Vienne
Objet: Re: [typo] Doute capital

Reste donc à savoir si « côte » mérite ou non une majuscule distinctive ! À
mon avis, soit l'on considère que, effectivement, « côte » doit être
uniquement traité comme nom commun d'espèce, auquel cas… pas de majuscule,
en référence à la note de renvoi de l'Hyène, p. 89, et sans envisager que
l'on puisse alors entrer un seul instant dans le cadre des exceptions
évoquées au 2bis (pour les amateurs), soit l'on considère que la Côte basque
est une entité géographique bien définie, une sorte de région, auquel cas la
majuscule peut défendre son bout de gras, et rejoindre ainsi le Pays
(basque), lequel terme (pays) est bien, après tout, lui aussi, un nom commun
d'espèce…

Cordialement,

Gilles


Le 29/08/08 15:56, « Marc Autret » 
<marcautret AT free.fr>
 a écrit :

> 
> A mon sens, si l'on droit trouver une logique à l'alternative
> majuscule/minuscule pour les adjectifs ou les compléments nominaux
> toponymiques, elle pourrait se situer dans le rapport métaphorique du
> complément vis-à-vis du noyau nominal, et surtout dans le caractère 
> privilégié
> de ce rapport. Dans "Côte Vermeille", "Côte d'Émeraude", "Côte d'Azur" ou
> même, plus rigidement encore, "Côte-d'Ivoire" (le figement est renforcé par 
> le
> trait d'union), l'adjectif ou le complément ne constitue pas seulement la
> partie "propre" du toponyme, il lui est lié idiomatiquement et n'offre
> généralement aucune possibilité d'alterner avec d'autres noms hôtes sans
> modifier le référent. Par contre, dans "Côte basque", "basque" entretient 
> avec
> "côte" un rapport non figé, à savoir celui qu'il entretient avec "béret",
> "pelote" ou "Pays" dans les expressions correspondantes. Ainsi, bien qu'il
> constitue évidemment la partie déterminante de l'expression "Côte basque", 
> il
> me semble qu'il tient son rôle habituel d'adjectif et ne devrait donc pas
> recevoir de traitement particulier sur le plan de la casse.
> 
> (C'est là qu'on voit que la théorie du générique et du spécifique, à elle
> seule, ne suffit pas à épuiser les problèmes posés dans la typographie des
> noms propres.)
> 
> Marc Autret
> 
> ----- Mail Original -----
> De: "Gilles Barras" 
> <gyl.barras AT orange.fr>
> À: 
> typographie AT listes.irisa.fr
> Envoyé: Vendredi 29 Août 2008 15:12:41 GMT +01:00 Amsterdam / Berlin / 
> Berne /
> Rome / Stockholm / Vienne
> Objet: Re: [typo] Doute capital
> 
> Bonjour,
> 
> 1.
>     Pour « côte », voir par exemple le Jouette, p. 166-167, qui donne « la
> Côte basque », ou « la Côte vermeille », en contradiction d'ailleurs avec
> Dournon ou l'Hyéne, qui, eux, évoquent « la Côte Vermeille »(rien sur les
> Basques). Nous trouvons également, à l'entrée « Géographie » d'Orthotypo,
> quelques éléments de réflexionŠ
>     Avis perso : le "Pays basque" est généralement admis. Donc, optons pour
> « la Côte basque ». Lorsque l'on parle de Côte Vermeille, l'adjectif, a mon
> sens, ne suffit pas à situer le lieu, d'où sa capitale distinctiveŠ
> 
> 2. 
>     Concernant le musée en question. Sa dénomination semble être : « musée
> basque et de l'histoire de Bayonne ». Je pense que la seule majuscule
> défendable est celle de Bayonne. Car ce musée-là n'est pas une institution
> (nationalement parlant, s'entendŠ), et l'on n'y traite pas de
> l'« Histoire », mais de « l'histoire de Bayonne »Š
> 
> Cordialement,
> 
> Gilles
> 
> P.-S. ‹ Ce bon Prolexis donne « Pays Basque », mais nous savons tous
> maintenant que son dictionnaire des noms propres n'est pas une référence !
> (Il y a des raisons à cela : il faut discuter avec eux pour bien saisir
> leurs contraintes.)
> 
> 
> Le 29/08/08 13:53, « Louis Grammont » 
> <maximak AT wanadoo.fr>
>  a écrit :
> 
>
>> Bonjour à tous les éminents spécialistes.
>
>> Un doute aoûtien m'assaille :
>
>> Jusqu'à présent, persuadé d'avoir lu ces exemples dans un vieux code
>> typo,
>> j'écrivais : le Musée basque, le musée du Louvre.
>> la Côte basque et non la Côte Basque mais la Côte d'Azur.
>
>> Je ne retrouve plus mes références ; OK pour l'Azur et le Louvre,
>> mais quand est-ils des basques ?
>
>> D'avance merci de vos lumières
>
>
>
>
>> ------------------
>> Louis Grammont
>
>
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>
>
>
> 
> 
> 
> 






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