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typographie - [typo] Re: Re: Re: RE: RE: Montague ou Montaigu a vec dérive hors charte comme d'hab [Didier P.]

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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[typo] Re: Re: Re: RE: RE: Montague ou Montaigu a vec dérive hors charte comme d'hab [Didier P.]


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  • From: Didier Pemerle <didpem AT free.fr>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Subject: [typo] Re: Re: Re: RE: RE: Montague ou Montaigu a vec dérive hors charte comme d'hab [Didier P.]
  • Date: Tue, 1 May 2012 22:42:23 +0200


Le 1 mai 12 à 19:01, Thomas Savary a écrit :

Bonsoir Didier

 

Excusez-moi pour la lenteur de ma réaction.

 

> Je suis plutôt sensible à l'argument de Jean-Pierre Lacroux en faveur
> de la francisation. C'est, selon lui, une façon d'accueillir chez soi
> un élément venu d'ailleurs dans le monde.

 

Oui, d'accord. Et je ne conteste pas la grande majorité des formes francisées traditionnelles, dont vous produisez de nombreux exemples. Mais les temps ont changé. Les noms de Londres, d'Édimbourg, de Cologne, de Moscou, de Prague, de Varsovie ont été francisés. Mais qui francisera par exemple Reit im Winkl? Évidemment personne. N'ont été francisés que les noms dont on avait besoin couramment. S'il fallait franciser tout le reste…
Reste la question de la prononciation. Personnellement, je trouve ridicule la prononciation des noms étrangers par la plupart des Français. Pire, c'est à mon sens un manque de respect. On n'entendra jamais un germanophone dire «poïl-gué-ôte» pour «Peugeot» ni un anglophone prononcer «pioudjotte» — nous les trouverions d'ailleurs bien ridicules. En quoi un Français prononçant «Baq» pour «Bach», «aisse» pour «Hesse», «mindel sonne» (les cloches?) pour «Mendelssohn», «mon thé verdit» pour «Monteverdi», «dvo raque» ou même «dvorjac» pour «Dvořák» le serait-il moins? Les étrangers non francophones s'efforçant de respecter la prononciation de nos patronymes et toponymes sont-ils des snobs?
On ne peut pas parler toutes les langues, certes. Mais il n'est pas interdit de se renseigner, surtout aujourd'hui avec Internet. Comment font les gens dans les autres pays?

Oui, bon, c'est une opinion. Je me souviens vaguement m'être renseigné, surtout pas avec l'internet. Quand on dit [bak] pour Johann Sebastian Bach [bax], tout le monde ici sait de qui il s'agit. Quand on dit [bax], c'est very moins sûr. Et puis, vous pensez qu'il y a une vérité dans un nom, qu'elle serait intouchable, qu'il faudrait la prononcer avec exactitude ? Vous croyez que la couleur phonétique locale a une valeur cognitive en soi ?  Alors, Louis Quatorze, par exemple, appelez-le [xlodvik] ou quelque chose d'approchant, parce que c'est ça (approximativement, toujours, hein), la vérité originelle de Louis, et même de Clovis pendant qu'on y est. Allons, allons. 
Je pense, je constate que toute transmission se fait à l'analogue d'un jeu qu'on avait quand j'étais môme, qu'on appelait le « téléphone arabe » : six ou sept assis par terre, le premier en début de chaîne chuchote un nom à l'oreille de son voisin, qui le répète à son voisin, et on écoute à quoi ressemble le nom quand il est dit par le dernier en fin de chaîne. Eh bin, [bak], c'est ce que l'oreille phonétique du français, langue du locuteur en fin de chaîne, a entendu de l'allemand [bax]. C'est comme ça qu'il est, en quelque sorte, hospitalisé en français. Piriodo, comme disent les Japonais typographes.
D.





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