Ce n'est même pas fixé en France
pour mon nom : Revol (état-civil)
Au sud, langue d'Oc : Revol
Au nord, langue d'Oil : Révol
Langue d'Oc interdite en 1539 par l'édit de
Villers-Cotterêts.
Jean Revol
----- Original Message -----
Sent: Tuesday, May 01, 2012 10:42
PM
Subject: [typo] Re: Re: Re: RE: RE:
Montague ou Montaigu avec dérive hors charte comme d'hab [Didier P.]
Le 1 mai 12 à 19:01, Thomas Savary a écrit :
Bonsoir Didier
Excusez-moi pour la lenteur de ma
réaction.
> Je suis plutôt sensible à
l'argument de Jean-Pierre Lacroux en faveur
> de la francisation. C'est,
selon lui, une façon d'accueillir chez soi
> un élément venu d'ailleurs
dans le monde.
Oui, d'accord. Et je ne conteste
pas la grande majorité des formes francisées traditionnelles, dont vous
produisez de nombreux exemples. Mais les temps ont changé. Les noms de
Londres, d'Édimbourg, de Cologne, de Moscou, de Prague, de Varsovie ont été
francisés. Mais qui francisera par exemple Reit im Winkl? Évidemment
personne. N'ont été francisés que les noms dont on avait besoin couramment.
S'il fallait franciser tout le reste…
Reste la question de la
prononciation. Personnellement, je trouve ridicule la prononciation des noms
étrangers par la plupart des Français. Pire, c'est à mon sens un manque de
respect. On n'entendra jamais un germanophone dire «poïl-gué-ôte» pour
«Peugeot» ni un anglophone prononcer «pioudjotte» — nous les trouverions
d'ailleurs bien ridicules. En quoi un Français prononçant «Baq» pour «Bach»,
«aisse» pour «Hesse», «mindel sonne» (les cloches?) pour «Mendelssohn», «mon
thé verdit» pour «Monteverdi», «dvo raque» ou même «dvorjac» pour «Dvořák»
le serait-il moins? Les étrangers non francophones s'efforçant de respecter
la prononciation de nos patronymes et toponymes sont-ils des snobs?
On ne peut pas parler toutes les
langues, certes. Mais il n'est pas interdit de se renseigner, surtout
aujourd'hui avec Internet. Comment font les gens dans les autres
pays?
Oui, bon, c'est une opinion. Je me souviens vaguement m'être renseigné,
surtout pas avec l'internet. Quand on dit [bak] pour Johann Sebastian Bach
[bax], tout le monde ici sait de qui il s'agit. Quand on dit [bax], c'est very
moins sûr. Et puis, vous pensez qu'il y a une vérité dans un nom, qu'elle
serait intouchable, qu'il faudrait la prononcer avec exactitude ? Vous croyez
que la couleur phonétique locale a une valeur cognitive en soi
? Alors, Louis Quatorze, par exemple, appelez-le [xlodvik] ou
quelque chose d'approchant, parce que c'est ça (approximativement, toujours,
hein), la vérité originelle de Louis, et même de Clovis pendant qu'on y est.
Allons, allons.
Je pense, je constate que toute transmission se fait à l'analogue d'un
jeu qu'on avait quand j'étais môme, qu'on appelait le « téléphone arabe » :
six ou sept assis par terre, le premier en début de chaîne chuchote un nom à
l'oreille de son voisin, qui le répète à son voisin, et on écoute à quoi
ressemble le nom quand il est dit par le dernier en fin de chaîne. Eh bin,
[bak], c'est ce que l'oreille phonétique du français, langue du locuteur en
fin de chaîne, a entendu de l'allemand [bax]. C'est comme ça qu'il est,
en quelque sorte, hospitalisé en français. Piriodo, comme disent les
Japonais typographes.
D.
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