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typographie - Re: [typo] Espace après apostrophe

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] Espace après apostrophe


Chronologique Discussions 
  • From: Didier Pemerle <didpem AT free.fr>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Subject: Re: [typo] Espace après apostrophe
  • Date: Mon, 20 May 2013 22:46:52 +0200


Le 20 mai 13 à 21:01, Pierre Duhem a écrit :

Bonjour Didier,

Le lundi 20 mai 2013, à 18:30, vous écriviez :

DP>  C'est d’ailleurs ce qui est appliqué dans mon édition («  
DP> Bibliothèque de Cluny », Paris, Armand Colin, 1959) de Laforgue.  
DP> C'est aussi ce qu’on lit ici : http://poesie.webnet.fr
DP> lesgrandsclassiques/poemes/jules_laforgue/ 
DP> le_brave_brave_automne.html. Résumons : c’est la première graphie qui
DP> est la bonne.

Permettez-moi d'être radicalement opposé à votre position.
L'élision est provoquée par le contact entre un e muet et ce qui suit.

« L’ambre », par exemple, c’est l’élision de « la ambre ».

Et ce qui suit doit suivre, pas rester distant. Sinon, il faut
composer avec le e muet présent en indiquant au locuteur qu'il faut
qu'il élide... Ce qui sera conforme au souhait du poète à un instant
donné, mais pas dans un siècle...

Je ne comprends pas du tout ce que vous critiquez. Au passage, vous inversez la relation oral-écrit : l'écrit ne dicte pas la façon de dire (ou alors, il devient très hasardeux de *lire* les vers), mais soit c’est l’écrit qui fait ce qu’il peut pour donner forme à la langue, soit l'écrit n’a strictement plus rien à voir avec l’oral (l’orthographe et la traduction « littéraire » des dialogues de film l’illustrent abondamment).
Je crois, beaucoup plus simplement, que Laforgue connaissait parfaitement les règles de la versification et la métrique du français, et qu'il indiquait par des apostrophes les troncature (le mot français autre qu’« apocope » ne me revient pas à l’esprit), par lesquelles il introduit une prononciation prosaïque, en contradiction avec les règles classiques, ce qui sauvegarde la cohérence métrique et, par là, assure un meilleur flow  poétique.

Je me suis longtemps posé la question de la composition de la formule
chti une tassedcafé. Il faut bien une apostrophe entre le d et le
café, mais comment transcrire le fait que l'accent est mis sur la
seconde syllabe de tasse, ce qui est atypique et ce qui oblige à
manger le second e muet entre d et café ?

C'est très simple : une tasse d’ café. Là encore, vous inversez la relation : on ne peut lire correctement cette chaîne de caractères que si on a déjà entendu, dans la vraie langue, qui est orale : [tasödkafe]. Un auteur consciencieux et désirant être lu efficacement fournira une transcription phonétique si l’_expression_ « tasse d’ café » est importante dans son récit. Et je reprécise que dans ce cas il ne s’agit absolument pas d’une élision mais d’une simple soustraction de lettre. Ma reconnaissance éternelle (j’exagère un petit peu) à qui me soufflera le terme exact.
Cela dit, plus je vous relis et plus j’ai l'impression que je n'ai pas bien saisi votre propos et que, peut-être, je vous réponds complètement à côté.

Petit ajout à propos de tasse d’ café : on ne note pas par une écriture spéciale les particularités de l'accent méridional et ses « e » non muets. Donc, même chose pour le « e muet » sonore de « tasse ». 
D.

-- 
Bien à vous
Pierre Duhem


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