Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie
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- From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
- To: typographie AT listes.irisa.fr
- Cc: Denis Jacquerye <moyogo AT gmail.com>
- Subject: Re: [typo] "hainième" fois
- Date: Fri, 25 Apr 2014 15:44:44 +0200
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Title: Re: [typo] "hainième" fois
Le 25/04/14, à 12:48 +0100, nous recevions de Denis
Jacquerye :
2014-03-12 17:14 GMT+00:00 Denis Jacquerye <moyogo AT gmail.com>:
2014-03-12 13:08 GMT+00:00 André Bellaïche <abellaic AT math.jussieu.fr>:
En mathématiques, il me semble qu'à l'heure actuelle on utilise n-ième (écrit tel quel).
[J. M.] Cela doit s'expliquer
par un besoin de cohérence : n est ressenti comme une
variable ou un paramètre. Il est alors plus satisfaisant (lorsqu'on
fait des mathématiques) de ne pas le faire rentrer dans une
composition sur le modèle de nième et donc de le faire
apparaître isolément, d'où n-ième plutôt que
nième. Du reste, qui dit que, dans le langage courant,
l'écriture en exposant peut être admise pour des nombres non
réalisés (matérialisés par n) ? Bien sûr, un usage
est apparu, mais il n'est pas nécessairement bien inspiré. Après
tout, on peut parler d'un usage pour écrire 3ième
[« exposant »] au lieu de 3e [« exposant »],
etc., mais cet usage est-il pour autant admis par tous, en particulier
par les professionnels ? Non. Il n'empêche que c'est une des
premières notations apparue dans l'imprimé pour les ordinaux (par
exemple chez Bourdon, Elemens d'algèbre, à la p. 73 de la
5e édition, 1828 ; en 1822, chez Budan de Boislaurent,
Nouvelle méthode pour la résolution des équations numériques
d'un degré quelconque*, p. 19, etc.). ; enfin, chez
Laplace, 1814, Théorie analytique des probabililtés, p.
XXVIII)
* A ne pas manquer !
C'est en tout cas la convention que nous imposons à tous nos auteurs dans la maison d'édition dont je m'occupe, sauf à un qui a la tête particulièrement dure. Celui-là écrit n^e, i^e (c'est-à-dire n ou i avec le e en exposant), les chances de confondre avec « n puissance e », étant rigoureusement nulles. Question de contexte.Mais jamais, dans les bonnes maisons d'édition, personne ne compose avec ème ou ième en exposant.Ceci dit, je ne parle que de mathématiques écrites par des mathématiciens, je ne sais pas ce que font les statisticiens, les ingénieurs, les géographes, les médecinsÀ ma connaissance, ils font parfois un peu ce qu'ils veulent. On retrouve facilement plusieurs notations pour la même chose: nième, nème, n-ème, n-ième, nième ; avec n, i, (n+1), (n-1), k et d¹autres.
Je viens de voir dans Mémento typographique de Gouriou, à la page 104, le texte suivant :
On écrit nième dans les textes, n étant en italique et « ième » en lettres supérieures (ième) ; l¹article ne s¹élide pas :
pour la nième fois
c¹est la nième intervention
[J. M.] Eh bien, sans trait
d'union, je ne trouve pas ça bien inspiré, déjà parce que ce
n'est pas applicable de manière réaliste dans l'écriture
cursive : c'est une vue de l'esprit. D'ailleurs, cela ne se voit
guère, et quand j'écris « guère », je suis
généreux.
J. M.
--
Denis Moyogo Jacquerye
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