Re: J'accuse

[Alain Hurtig <alain.hurtig AT hol.fr>]

At 11:29 +0100 13/01/98, Jean-Pierre Lacroux wrote:
>Je me trompe peut-être, mais il me semble que le Monde, comme tant
>d'autres, a du mal à oublier la linotype. J'ai l'impression qu'il tente
>de restituer l'énorme approche naturelle des ponctuations hautes en
>ajoutant une espace là où il n'en faudrait pas.
>
Bon, je partage absolument le point de vue qui suit. j'ajoute que dans le
cas du titre du Monde, cette espace est d'autant plus choquante qu'aucune
approche par paire n'a été effectuée entre l'apostrophe et le A, produisant
un « trou » énorme et disgracieux - je doute que ce soit « la faute à 
Porchez », car cette approche fait partie du jeu standard et classique, et
ça m'étonnerait qu'il l'ait oubliée : la faute en revient plus certainement
au typo (si Porchez est encore parmi nous, il pourra sans doute nous dire
ce qu'il en est).

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Jacques André se demandait qu'elle était cette police de caractère
« d'affiche » employée par l'Aurore. Je l'ignore, mais je me suis dit, en
la revoyant, et en comparant avec la police LeMonde, qu'elle avait
extraordinairement vieilli. Disons que c'est une police « de son temps ».

Aujourd'hui, qu'utiliserions-nous pour créer un effet spectaculaire, pour
lancer un cri ? Peut-être une linéale très dure, très rigide (effet de
contraste, de noir) ou une police plus « fantaisie », mais très grasse, un
peu torturée : agressive. En tout cas rien d'aussi rond, je crois.

La comparaison avec LeMonde est aussi instructive, en ce que cette dernière
ne parvient absolument pas à créer de tension dramatique, en dépit de la
force de corps employée. Ce titre « n'accuse » pas tellement. C'est bien
entendu qu'elle n'a pas été dessinée pour cela : elle ne manque pas son
but, car crier n'est pas son but.

Beau support pour une petite leçon de typo comparative, non ?

Alain Hurtig                                         
mailto:alain.hurtig AT hol.fr
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Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien ! une bonne nuit
de sommeil et il n'y paraîtra plus.
    Brigitte Fontaine