Re: Justif optique & consorts

[Jacques Andre <Jacques.Andre AT irisa.fr>]

Thierry Bouche wrote:
> 
> Concernant « Re: Justif optique & consorts », Christophe Labouisse écrit :
> « À la suite de l'article de Thierry j'ai un peu réfléchi à ça et si je
> « pense que l'on peut peut être étudier quelque chose avec le centre de
> « gravité optique du caractère de fin je pense qu'il faudrait aller un peu
> « plus loin. J'ai du mal aussi à formaliser mais si j'imagine qu'un petit
> « coup de centre de gravité puisse améliorer le problème des italiques
> « en fin de ligne, je pense que le problème du tiret ne pourrait pas être
> « résolu aussi simplement et qu'il faudrait aller un peu plus loin dans
> « l'étude de la perception de la ligne verticale de droite.
> 
> c'est exactement ce à quoi j'arrivais aussi après avoir posté mon
> truc. Parler de centre de gravité optique, c'est imaginer que l'oeil
> se fixe sur un « poids d'encre » des caractères. Ton essai
> d'alignements verticaux prouvait que cette idée n'est pas fausse, tant
> qu'on parle de caractères à l'unité. Mais si on considère une ligne,
> il est clair que ça n'est pas si simple. Par exemple, en fin de ligne,
> ce serait plutôt le centre de gravité du groupe `d-'   qui serait à
> considérer, plutôt que celui du seul `-' : on serait alors conduit
> vers une césure pendante variable, et non systématique.

Parmi les choses que je connais sur ce sujet, il faut citer le travail
de thèse de Claude Betrisey (quand il était à l'EPFL, Lausanne -
maintenant il est chez Microsoft) : il considère globalement
une ligne et pour chaque caractère il calcule une surface « visuelle »
qui est en général plus grande que la vraie surface du caractère
(par exemple pour un C il considère qu'il y a un triangle blanc allant
de l'extrémité haute du C au milieu de la panse et repartant à
l'extrémité inférieure. Pour un t au contraire, il considère qu'il y
a un triangle noir allant du sommet du t aux deux extrémités de la
barre, etc. Ceci lui permet d'avoir une idée de la surface visuelle
du noir ; il peut alors répartir les blancs entre les lettres par
équilibre.
 Les exemples, évidemment choisis, comme AVIATION, Valotton, etc.
donnent des résultats très surprenants de qualité !





> Mais je le répète, car tout ce qui a suivi mon premier message m'a
> donné l'impression que je n'avais pas été clair : le problème de base,
> c'est  que la chasse d'une lettre (advance width) est _nécessairemnt_
> conçue pour le cas courant du milieu d'un mot, mais ne fait pas
> l'affaire ailleurs.


Bien sûr, les approches du temps du plomb étaient des valeurs
moyennes : on n'allait pas mouler un « a » en fonction de ce qu'il
était supposé précéder ou suivre (encore que c'était ce que
faisait bonne montagne). En particulier ceci est très visible
en début et en fin de ligne où il y a toujours une approche inutile 
(voire nuisible en gros corps).

Dommage que la « métrique » (je sais, ce n'est pas français, mais quel
mot employer ?) de PostScript ait gardé ce vieux principe et n'ait
pas donné simplement la bbox. Il suffisait alors d'une matrice
Ai,j qui aurait donné l'espace à mettre entre le caractère i et le j.
Taille de la matrice ? à peine plus grande que les matrices de crénage
car il y a tellement de cas particuliers.... Le problème évidemment
est celui des fontes différentes (un A Times gras suivi d'un b Helvetica
ital) : mais est-ce si fréquent en dehors des frontières d'espaces et
de quelques ponctuation et parenthèses ?


-- 
Jacques André
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