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typographie - Re: Drillon (fut : cerise)

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

Archives de la liste

Re: Drillon (fut : cerise)


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <melot AT itn.is>
  • To: typographie AT irisa.fr
  • Subject: Re: Drillon (fut : cerise)
  • Date: Fri, 26 Mar 1999 19:27:21 GMT

 Le 26/03/99, à 16:41 -0000, nous recevions de Philippe JALLON :

>Jacque Melot écrivit :
>>Il faut
>>dire aussi qu'à deux reprises Jacques Drillon a dit passer l'éponge, sans
>>doute à la suite de contacts personnels ayant aboutit à une réconciliation,
>>mais c'est reparti de plus belle avec d'autres. À la décharge du forum et
>>si mes souvenirs sont exacts, son ou ses premiers messages n'étaient pas
>>particulièrement adroits.
>
>Que ses premiers messages aient été maladroits, tout le monde l'a remarqué.
>Cela, me semble-t-il, n'a choqué personne. Normal : la plupart des nouveaux
>arrivants -- à commencer par moi -- ont commencé par mettre les pieds dans
>le plat. Rien de bien gênant là-dedans, c'est même plutôt sympathique.
>
>En revanche, la réaction de Drillon dénote un grave manque d'humour ; à
>tout le moins, de distanciation. C'est, je crois, le syndrome de l'AUTEUR.



   Je suis moi-même auteur dans un tout autre domaine et je ne connais pas
ce syndrome. Pourtant j'interviens dans des circonstances identiques (dans
des forums d'histoire naturelle et même, spécialement, dans des forums de
mycologie) et je ne me suis jamais retrouvé dans une situation pareille. Ou
alors ce que j'écris est parfait [point d'ironie]. Parmi nous (dans le
forum TYPOGRAPHIE) il y a un autre mycologue, également auteur d'un ouvrage
très populaire depuis plusieurs années, et ce que je viens de dire de moi
s'applique à lui aussi. Jamais un mot de travers ni de lui ni contre lui
dans les forums spécialisés auxquels il participe. Tout se passe le plus
naturellement du monde.

   Dans le cas de Jacques Drillon, il est possible que l'auteur
s'attendait, inconsciemment plutôt que consciemment, à être reçu d'une
certaine façon alors qu'il l'a été d'une autre, bien différente (qu'il a en
partie engendrée, d'ailleurs). Ensuite un concours de circonstances
explique peut-être ce qui s'est passé, d'autant plus que nous avons affaire
à une personne particulièrement sensible, semble-t-il. Encore une fois, je
lui ai demandé de rester parmi nous, en lui assurant que tout ceci allait
se tasser, qu'il n'était pas le premier à passer par là, etc.



>Toute critique constructive -- et celle de Thierry Bouche, dont j'apprécie
>la finesse mordante, l'était sans nul doute -- est vue par l'AUTEUR (ces
>majuscules sont censées marquer la fatuité ou le manque de recul) comme une
>agression personnelle, voire comme un complot orchestré par un groupuscule
>typographique qui ferait bien d'avoir un peu plus de respect pour les
>AUTEURS.
>
>On a constaté, sur cette même liste, des prises de bec parfois virulentes.
>Rien que de très logique : certains colistiers actifs -- qui, parfois, font
>preuve d'une mauvaise foi manifeste -- ont une forte personnalité... au
>moins dans leurs écrits ! ;-)
>
>Les seules fois où des prises de bec se sont soldées par un « quittage de
>liste » intempestif avaient pour protagonistes des AUTEURS : de livres
>(Drillon) ou de polices de caractères (Porchez, Bujardet). Curieuse
>coïncidence, non ?



   Nous y avons probablement tous pensé. Le « cas Bujardet » à mon avis est
beaucoup plus tranché que le « cas Drillon ».
   Voici un fragment de ce que j'avais préparé pour répondre M. Bujardet,
lorsque j'ai été frappé par un malheur personnel qui m'a fait quitter le
forum pendant un certain temps :

   « En bref, donc, je constate que, de manière assez extraordinaire, vous
vous êtes comporté en sorte que mon message initial finisse par cadrer à la
lettre, cette fois de manière manifeste, avec ce que je vous reprochais,
alors que tous, dans le présent forum, au début, ont fait en sorte
d'arranger les choses. »



>Personnellement, en tant que journaliste et donc auteur (tiens, les
>majuscules ont disparu;-) je suis le premier à me marrer des c... dont mon
>canard est truffé. Je n'en fais pas toute une salade, pourvu que la
>critique soit constructive (j'en ai discuté en privé avec quelques
>colistiers, on n'est pas fâchés, ça va, merci:-).
>
>Bref, la liste Typo attend avec impatience de vrais auteurs (je ne parle
>pas de moi), et non pas de simples AUTEURS. Des gens comme Muriel Pâris
>(avec ou sans flexe ?) et Éric de Berranger, pour ne citer qu'eux, semblent
>faire cruellement défaut à cette liste (mais comme je ne les connais pas
>personnellement, ce sont peut-être des AUTEURS;-) ! Pourquoi qu'y
>viennent-t-y pas nous causer, hein ?


   Oui, mais ont-ils seulement le téléphone ? Je dis cela, parce qu'en
histoire naturelle nous avons aussi ce genre de problème : d'excellents
spécialistes qui en sont encore à la machine à écrire (et pas à boule).

   Et puis nous avons peut-être des participants qui ne se font pas
connaître en tant qu'auteurs. Je vous rappelle que nous en avons un et pas
des moindres : Jean-Pierre Lacroux.

   Enfin, il ne faut pas non plus considérer un auteur comme un être
différent, simplement parce qu'il a publié un ou plusieurs livres. Il n'y a
pas, là, de saut qualitatif. Il ne faut, je crois, surtout pas mythifier
l'auteur. Il faut au contraire le banaliser... respectueusement.
   Si vous viviez en Islande, vous comprendriez l'intérêt et le côté très
positif de cette banalisation. Ici, nous côtoyons dans la rue, au café,
dans les toilettes des restaurant, en visite chez un voisin, etc., nos
ministres, le Président de la république, nos écrivains, les journaliste de
la télé, etc., dans le plus grand naturel. Ce sont des gens comme les
autres.
   Un exemple bien concret : tout à l'heure, dans la queue devant la caisse
de la petite épicerie de ma rue, devant moi, il y avait la chanteuse Björk,
en bigoudis, non maquillée, pieds nus dans des tennis dont l'arrière était
écrasé par ses talons à l'air. Ici (elle habite juste derrière chez moi,
avec son fils Sindri, qui a été l'élève de ma femme), le fait qu'elle soit
mondialement connue, n'empêche en rien qu'elle est « n'importe qui », comme
je suis n'importe qui, et on la croise sans se retourner, comme on le fait
pour les deux cents personnes que l'on croise chaque jour en moyenne. On se
parle si l'on a quelque chose à se dire, on ne se parle pas sinon.
   C'est tout, pas d'attitudes affectée, rien de tel, et croyez-moi c'est à
la fois reposant et extrêmement « invigorant ». Le fait de pouvoir parler
avec son ministre ou le maire de la ville au détour d'un coin de rue si
nécessairen, ou dans l'arrière boutique crasseuse d'un libraire devant un
café servi dans une verre Duralex, et, ensuite, le cas échéant, de
constater que nos remarques ont porté, permet d'envisager la vie d'une
toute autre manière que dans les grands pays - typiquement la France - où
l'on a l'impression que quoi qu'on fasse « ça ou pisser dans un violon »...

   Donc surtout, surtout, ne mettons pas les auteurs sur un piédestal,
mais, au contraire, banalisons les ! Encore faut-il qu'ils se laissent
banaliser et telle est la question me direz-vous, pour en revenir à Jacques
Drillon.


>Philippe JALLON        
>panafmed AT worldnet.fr
>Directeur de la publication / Chief Editor    Médias interAfrique
>Phone +33 1 45 47 10 41
>Fax +33 1 45 47 18 73

   Salutation amicales,

   Jacques Melot, Reykjavík





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