Re: Du tiret

[Alain Hurtig <alain.hurtig AT claranet.fr>]

At 16:18 -0400 14/09/99, Olivier Noyelle wrote :
>L'I.N. ne fait aucune mention du tiret long, à ma connaissance. Donc l'usage
>fait loi, non ?
>
C'est surtout que l'IN ne fait *pas* la loi ! (elle la compose, ça lui
suffit bien - sauf elle est privatisée, c'est encore une autre histoire...)

Une fois de plus et à nouveau, le _Lexique des règles typographiques en
usage à l'Imprimerie nationale_ n'est *pas* un Code (même si on le nomme
familièrement, mais abusivement, le « code typo »). Il est exactement ce
qu'il annonce : une « marche », la recension des « normes » que l'IN
s'impose à elle-même, de ce dont elle constate ou prône l'usage... dans ses
propres locaux.

Certes, ces usages sont généralement fort sages, les conseils donnés sont
généralement de bons conseils, et en suivant l'IN, on peut être à peu près
sûrs de ne pas trop se tromper. La fréquentation assidue, la lecture et la
relecture de ce noble opuscule décapent les neurones, la chose est entendue
(j'ai deux exemplaires du _Lexique_, aussi élimés l'un que l'autre). Mais
déduire de l'absence de tirets cadratinés dans le même _Lexique_ que
ceux-ci n'existent pas, ou guère, en français, c'est un peu abuser.

D'autant que, dans ses deux excellentes contributions (il n'y a rien à y
rajouter*), Olivier a bien montré que le tiret, qu'il soit ou pas
demi-cadratiné, n'est pas équivalent au signe Moins...

>Pour revenir à l'origine du débat, je pense qu'il serait logique d'utiliser
>un tiret demi-cadratin dans le cas de Paris-Saint-Germain-Versailles, ne
>serait-ce que pour garder la gradation (- ; - ; -), non ?
>
Dans l'exemple cité, si on a le temps et qu'on veut s'amuser, on peut
mettre des tirets demi-cadratinés après Paris et avant Versailles, en les
encadrant par des fines.

Là où on est embêté, c'est avec l'espace optique de « V » de Versailles. Du
côté du « V », la fine devrait être réduite de moitié.

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[*] Si, une chose : par tradition, les tirets cdratinés et demi-cadratinés
sont souvent très fins. Ils se remarquent à peine, et c'est tant mieux
comme ça. Ce n'est pas le cas du trait d'union, ni du Moins, qui sont
supposés avoir une graisse homogène avec la police.

Alain Hurtig                                    
mailto:alain.hurtig AT claranet.fr
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Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne,
le silence de l'hiver.
   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.