Sigles et accents, vus par le Ramat

[Jacques Andre <Jacques.Andre AT irisa.fr>]

Dans un message du 20 juin, Jef Tombeur écrivait :

> À propos des capitales accentuées, Aurel Ramat précisait en 1999 :
> "On doit mettre tous les accents et les signes diacritiques sur
> les capitales, excepté sur les sigles, et les acronymes quand ils
> sont écrits en capitales" (dont UQUAM et non UQUÀM, ce qui
> rappellera des souvenirs à certains colistiers).
> Eh bien, je ne suis pas d'accord... Je préférerais "il est
> loisible de ne pas accentuer sur les sigles, et les acronymes
> quand...".  Pourquoi interdire ?


Aurel Ramat me précise ceci :



Pourquoi je fais une exception pour les sigles et les acronymes? Parce
que
les créateurs préfèrent les acronymes, c'est-à-dire qu'ils aiment que
leur
sigle puisse se prononcer comme un mot. Or, il existe en français des
règles phonétiques qui ne permettent pas certaines accentuations. Voici
des
exemples avec des accents :

REÉR            Régime enregistré d'épargne-retraite.
SACÉM           Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de
musique.
CODÉR           Commission de développement économique et régional.
CÉRÉS           Centre d'études, de recherche et d'éducation
socialistes.

Or, on ne peut pas en français avoir un É devant certaines consonnes
finales: ÉR, ÉM, ÉT, ÉZ, etc.
Quant à CÉRÉS, il faudrait le prononcer "céré".

Si l'on supprime les accents, le lecteur instinctivement prononce
correctement :
REER (réaire), SACEM (sacème), CODER (codère), CERES (céresse).

Le 19 mai 1993, j'avais rencontré Annick Valade, responsable de la
correction chez Larousse, et je lui avais parlé de mon système
d'écriture
des sigles. Elle m'avait répondu : "Nous y viendrons, monsieur Ramat,
donnez-nous simplement le temps."

Je suis heureux de constater que, depuis 1998, Larousse écrit les
sigles
sans accents, sans espaces, sans points, sans traits d'union. 
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   Aurel Ramat
   (514) 499-1142
   
ramat AT videotron.ca
   pages.infinit.net/ramat/