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typographie - Re[2]: [typo] Unicode et autres - police expert

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re[2]: [typo] Unicode et autres - police expert


Chronologique Discussions 
  • From: Thomas Linard <thomas.linard AT free.fr>
  • To: typographie AT irisa.fr
  • Subject: Re[2]: [typo] Unicode et autres - police expert
  • Date: Mon, 17 Feb 2003 00:12:38 +0100

Bonjour Thierry Bouche 
<thierry.bouche AT ujf-grenoble.fr>,

Le 2003-02-14 11:41:38, vous avez écrit :

TB> TL> Dans mon souvenir, Unicode a pour propos de :
TB> TL> 1. réaliser un codage universel distinguant caractère et glyphe (le 
fond
TB> TL> et la forme, disons) ;
TB> 
TB> justement non, pas du tout, erreur totale : je viens de comprendre à
TB> la lecture du très intéressant article de yannis et de la très
TB> édifiante interview de Whistler (il parle bien le français, ce type !
TB> à part quelques anglicismes terribles comme « cette implication
TB> précède [...] par plus d'un an. ») que le caractère et le glyphe sont
TB> indiscernables, et concernent tous les deux la forme. En reprenant
TB> l'exemple allemand de yannis, si unicode codait le fond, il donnerait
TB> un moyen de discerner Wachs{}tube de Wach{}stube qui sont deux mots
TB> distincts aux propriétés typographiques et linguistiques différentes.
TB> Or il ne donne que le moyen d'échanger entre deux ordinateurs _une_
TB> forme imprimée de chacun de ces mots, dépouillée de son encre :
TB> unicode est fait pour transporter un texte RTF donné, et être bien sûr
TB> qu'il s'imprimera à l'identique des deux côtés du tuyau. il ne sert
TB> donc qu'à échanger une _forme_. Il m'a fallu très longtemps pour
TB> comprendre ça, mais ça semble tellement évident en y repensant que je
TB> me trouve bien bête !

Certes, certes, fond et forme, c'est un peu trop rapide comme définition.
Et, bien sûr, nous ne sommes pas dans un monde néo-platonicien où les
plus sages d'entre nous pourraient contempler les entités Caractères :
quand on creuse un peu, la distinction entre caractères et glyphes
apparaît artificielle. Après tout, la seule chose qui existe vraiment,
c'est les glyphes.

Pourtant, cette distinction a une valeur opératoire. Ne nous interdisons pas
de comparer des techniques différentes et prenons l'exemple d'InDesign 2
et d'une police OpenType, Adobe Caflisch Script Pro. En utilisant cette
police sous un InDesign bien réglé, on va rapidement générer des
dizaines de ligatures. Pourtant, aucune ne va gêner le correcteur
orthographique et grammatical ou le moteur de césure & justification, ni
rendre impossible la recherche et le remplacement automatique de mots.
Et ceci grâce à une distinction entre caractères et glyphes, rendue
possible par Unicode + OpenType. Presque tous les logiciels de mise en
page pourraient bénéficier d'une telle approche. Sauf TeX et dérivés, et
c'est là le hic. TeX a son propre système, et peut-être a-t-il eu besoin
d'un codage étendu de glyphes, mais pas d'un codage qui choisit
d'exclure des glyphes selon des critères relevant d'une logique qui lui
est étrangère. D'où une insatisfaction des utilisateurs de TeX, et des
titres comme « Unicode et typographie, un amour impossible » : Unicode
suppose « un protocole de niveau supérieur » (dixit Patrick Andries).
Non qu'avec un effort d'adaptation TeX ne puisse utiliser les glyphes
contenus dans des polices OpenType ou AAT, mais je peux concevoir que ce
n'est pas la solution idéale. Cela relativise quand même pas mal de
critiques à l'encontre d'Unicode formulées par des utilisateurs de TeX.

-- 
Cordialement,
 Thomas Linard




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