Re: [typo] [!typo] Anacoluthe

[Philippe Jallon <philippe.jallon AT gmail.com>]

Le 2 juil. 09 à 12:55, Marc Autret a écrit :

> D'aucuns prétendent que les ruptures cinématographiques relèvent  
> plus de l'ellipse que de l'anacoluthe

L'ellipse n'a rien à voir avec l'anacoluthe, même si une ellipse peut  
aussi être une anacoluthe.

Une ellipse se fait souvent dans le sens de la continuité -- il me  
semble que l'on appelle ça « cutting to continuity » dans le jargon  
américain -- et n'entraîne donc pas forcément une idée de rupture.


> N.B. -- Dans le _Gradus_ de Dupriez, l'anacoluthe est plus  
> clairement marquée comme une rupture de construction SYNTAXIQUE  
> (Morier).

Le mot le plus important n'est pas « syntaxique » mais « rupture ». ;-)

Exemple d'anacoluthe avec rupture ni syntaxique ni grammaticale. Soit  
cet extrait d'un poème de Jules Laforgue, où je matérialise la  
rupture par une double barre oblique :
« Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord,
Me plonge en une extase infinie // et m'endort. »

> Fontanier tiendrait l'anacoluthe pour une "figure de grammaire",  
> Lausberg la promeut figure "de style",

C'est généralement une figure de style, c'est-à-dire visant à  
provoquer un effet spécifique.


> mais Dupriez retient l'idée d'une construction défectueuse,

La construction ne me paraît défectueuse que si elle est  
involontaire. C'est toute la différence entre la faute et la  
licence ! ;-)

--
Philippe Jallon