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typographie - Re: [typo] Rotativement perplexe

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] Rotativement perplexe


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Cc: Serge Bourdin <serge.bourdin AT cobab.net>
  • Subject: Re: [typo] Rotativement perplexe
  • Date: Thu, 12 Mar 2015 23:37:59 +0000
  • Authentication-results: smtp-out-02.simnetpro.is; dkim=neutral (message not signed) header.i=none

Le 12/03/15, à 22:53 -0100, nous recevions de Serge Bourdin :

Bonsoir,

Le 12 mars 2015 à 9 h 03 du soir, Jacques Melot a écrit :

Le français qu'on déverse au public est constamment dégradé par cette féminisation insensée

Ne vous inquiétez pas trop : c'est la saison des rapports financiers, et notre élite financière semble vaillamment résister ; j'avale depuis un mois des Mme Unetelle a été nommée Admistrateur, Directeur Adjoint, conseillerŠ Si je lis « devenue auditrice à X, elleŠ » je dois corriger : devenue Auditeur, elleŠ


[J. M.] ... et je connais des avocats femmes qui refusent le terme « avocate », d'autres qui refusent « une médecin », « une notaire ».

Le problème, ce n'est pas la féminisation des noms de professions, surtout lorsqu'elle ne mène pas à des horreurs, mais l'obligation ressentie de féminiser, dans la phrase, tout ce qui concerne des personnes de sexe féminin. Jadis on féminisait ou non les noms de profession -- avocate, pharmacienne, etc., passe comme une lettre à la poste chez tous et l'a fait dès le début --, mais on savait aussi utiliser le féminin suivant la grammaire, correctement, sans que cela nuise à la précision ou au contenu de l'information transmise. Ce à quoi nous assistons à l'heure actuelle, et là est l'objet de ma critique, est une déconstruction grammaticale systématique qui mène à des phrases ambiguës, voire même incompréhensibles, d'où la détérioration de l'outil de communication qu'est notre langue. Cela ne peut servir aucune cause raisonnable.

Le malheur veut que ces dégradations -- bien réelles -- passent facilement inaperçues. A moins d'avoir affaire à des personnes averties de ce problème et qui, pour cette raison, restent vigilantes, il faut souvent interroger les gens sur ce qu'ils ont compris pour s'apercevoir que tous n'ont pas compris la même chose ou encore que tous ont compris la même chose qui n'est malheureusement pas ce que voulait dire l'auteur du message. Cela est évidemment une situation profondément insatisfaisante, pour ne pas dire tout à fait inacceptable. Il faut donc remédier à cette situation.

L'attitude qui consiste à jeter aux chiens ceux que l'on ne comprend pas est indigne. En cas d'incompréhension, la dignité consiste à adopter une attitude de doute respectueux envers ceux qu'on a en face de soi. Ce qu'on a vu ici ce soir, qui est l'attitude de quelqu'un qui ne veut rien entendre de personnes appartenant à certaines catégories sociales, qui refuse la discussion considérant qu'il a évidemment raison et l'autre tort, frise la discrimination méprisante, en l'occurrence le racisme anti-vieux. Si vous avez en face de vous quelqu'un qui tient un discours qui vous semble manifestement erroné, il n'y a que deux possibilités : ou bien ce quelqu'un dit réellement des bêtises, ou bien il dispose d'éléments qui vous manquent et peut donc avoir raison au-delà de toute apparence. Ne pas envisager ce dernier point et se comporter en conséquence est pur mépris de l'autre.

La tolérance commence là où l'on ne comprend plus l'autre ; en deçà, ce n'est que politesse et savoir vivre.

J. M.


Je défends la langue, quoi.

Bonne soirée,

Serge

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