----- Original Message -----
Sent: Tuesday, January 21, 2003 6:56
PM
Subject: Re: [typo] guilles anglais
simples : j'en apprends tous les jours
Le 21/01/03, à 17:50 +0100, nous recevions de Serge B :
Merci de votre
réponse, rigoureusement argumentée comme toujours (et ne donnant pas «l a »
réponse, comme toujours ;-) ) ; concernant les roses, il s'agit de quelque
chose de plus précis que des variétés,
(Attendez-vous à ce que je vous contredise plus loin.)
les horticulteurs
étant ce qu'ils sont. En fait, les noms de variétés ne sont pas latins, ils
sont donnés suivant le caprice de l'obtenteur. J'ai donc des choses
comme
« les rosiers de Damas
sont des hybrides de /Rosa damascena/. Exemples de variétés : « Félicité
Hardy », « Quatre saisons », « Autumn Damask » » etc.
Entendu. Mais cela est la notion de variété au sens vague du
terme, celui que l'on trouve dans les textes courants, non au sens de rang
taxinomique comme j'en parlais dans mon précédent message. Le mot
« variété », dans ce sens vague, est un synonyme de
« espèce », lorsque ce terme est lui aussi pris dans son sens
vague.
(le dernier en romain
puisque c'est un nom propre, en fait. Pour Jef : ici, avec ton système de
citations incluses, la discussion sur les guilles devient impossible ...
</mauvaise foi off>)
(On retrouve, en moins
flagrant, ce genre de choses avec des sous-races de chevaux et de chats,
nommées suivant la fantaisie de l'éleveur )
Avec des noms latins,
ou des noms vernaculaires normaux comme dans vos exemples,
Il s'agissait de noms en langue vernaculaire, non de noms
vernaculaires.
je n'aurai pas de
problème. Mais en énumération (donc sans reprise du nom d'espèce) un signe
s'impose, qui doit fonctionner comme des guilles (car rien n'empêche un
horticulteur d'appeler sa rose « Aujourd'hui, ai-je mangé du pâté
d'airelles et de la confiture de foie ? »
Si, si : le bon goût et l'arrière goût.
avec virgule, div et
point d'interrogation dans le nom propre ...).
Eh, bien, suivant le contexte, soit [Phlox drummondii] cult.
Sternenzauber ou « Sternenzauber », puisqu'en définitive ces ' ne
sont ni plus ni moins que des guillemets, qui plus est perçus comme tels par
les anglophones. Il ne faut pas oublier que, dans le monde anglophone
précisément, la distinction entre « single quotation marks » est
« double quotation marks » est particulièrement conventionnelle,
parce que fluctuante. Très souvent l'usage anglais est le contraire de l'usage
américain (cf. Chicago Manual of Style, « British practice is often,
though not alwals, the reverse : single marks are used first, then
double »).
Par conséquent, ce qui s'impose en français est, au choix,
les guillemets français ou, sinon, une indication sur le modèle de ce qui se
fait pour les rangs taxinomiques. J'ai préconisé l'emploi de
« cult. », mais dans le Code on trouve « cv. », qui doit
donc être employé : cv. Félicité Hardy, cv. Quatre saisons, cv. Autumn
Damask, etc.
Cette fois, vous avez donc une réponse sûre : vous avez
le choix entre deux possibilités.
Jacques Melot
P.-S. Ci-dessous, en annexe, un message où j'ai déja traité la
question en 2000 (dans le présent forum).
Ceci dit, je sais
toujours pas quoi faire, le BAT part ce soir, peut-être vais-je tirer à pile
ou face ...
Merci en tout cas,
quelque soit ma décision j'ai des billes pour argumenter.
cordialement,
__________________
Mativox - S.
Bourdin
ANNEXE
Subject: Re: Usages typographiques particuliers a la botanique ?
Cc:
Jean.Rovea AT wanadoo.fr, Daniel Guez <dguez AT pop12.odn.ne.jp>,
pamoreau AT worldnet.fr, "Guillaume Eyssartier" <geyssartier AT free.fr>,
"Maxime Chiaffi" <mchiaffi AT free.fr>, "JOSETTE RAPILLY"
<jrapilly AT club-internet.fr>
Bcc:
X-Attachments:
Le 14/11/00, à 9:16 +0100, nous recevions de Jacques Andre :
Nicolas Balbo wrote:
>
>
> La traductrice m'assure que l'usage, dans
ce type d'ouvrage, est de
> laisser les noms de variétés (pour les
plantes ou les fleurs) entre
> guillemets anglais simples, comme dans la
version originale anglaise,
> alors que j'étais tenter d'utiliser les
guillemets anglais doubles.
J'ai sous les yeux la version française de
l'encyclopédie Time-Life du
jardinage.
J'y lis, par exemple (_ marque le début et fin
d'italique) :
AEGOPODIUM
_A. podagaria_ « Variegatum » (Herbe aux
goutteux panachée)
c.-à-d. que les variétés sont entre guillemets
français !
Oui et non. Ici on utilise le terme « variété »
dans son sens populaire et non dans son sens botanique précis. Les variétés en
question sont ce que nous appelons des cultivars. La nomenclature des
cultivars fait l'objet d'un code de nomenclature particulier, différent de
celui des plantes et des champignons. Sauf erreur de ma part, la typographie à
employer obéit à des règles précises. Je n'ai malheureusement pas ce code sous
la main (International code of nomenclature for cultivated plants. 1980). Mais
suis-je bête, alors ! J'ai un exemple sous les yeux, là même où je
recopie le nom de ce code, à savoir dans le Code international de nomenclature
botanique, article 28, alinéa 2, note 2 :
Les épithètes de cultivars publiées à partir du 1er janvier
1959 en conformité avec l'Art. 27 de l'International code of nomenclature for
cultivated plants-1980, doivent être des noms de fantaisie nettement
différents des épithètes de noms latins régis par le Code international de la
nomenclature botanique.
Ex. 1. Noms de cultivars : Taxus baccata
« Variegata » ou Taxus baccata cv. Variegata (fondé sur T.
baccata var. variegata Weston, Bot. Univ., 1, p. 292, 347.
1770), Phlox drummondii « Sternenzauber », Viburnum X
bodnantense « Dawn ». [Dans ce dernier cas, le signe X indique
un hybride.]
Donc, Nicolas Balbo, pour nous résumer, le nom de l'espèce
est le nom latin (ou considéré comme tel - ne m'obligez pas à rentrer
dans les détails !) et il est écrit en italiques ; il est suivi du
nom du cultivar (« variété ») en roman, soit entre guillemets soit
précédé de l'abréviation cv. Les guillemets à employer sont ceux de la langue
du texte dans lequel apparaît le nom de la plante cultivée en question. Dans
votre cas, ce seront donc des guillemets français (le fait que ce soit une
traduction d'un texte écrit en anglais est, bien sûr, sans influence). Plus
précisément, en anglais, on emploie des guillemets simples, comme probablement
dans toutes les autres langues où l'on admet les guillemets simples à côté de
guillemets doubles. Et qu'on n'aille pas me dire que dans le français de la
Suisse, on utilise les guillemets simples pour les cultivars, comme parfois
cela se fait dans du texte normal : la version française du code
internationale de botanique est précisément rédigée par un Suisse (Hervé
Burdet, du Conservatoire et Jardin botaniques de la ville de Genève,
personnalité politique bien connue dans cette ville et sa région) et l'on y
fait usage des guillemets doubles.
Tout ceci recoupe très exactement les informations
rapportées par Jacques André.
Encore un problème résolu ! Merci Nicolas Balbo, car,
dans l'affaire, j'en ai appris autant que vous, ne m'étant jamais intéressé
aux cultivars auparavant.
Jacques Melot