Re: [typo] Erreur de typographie ?

[Patrick BLANCHENAY <blanchenay.EXT AT culture.gouv.fr>]

laurence de lalu a écrit :

> Marrant cette éternelle querelle, la règle est pourtant simple,
> la langue française comporte des accents, la question des
> capitales et des bas de casse ne fait rien à l'affaire, on met
> des accents partout, point.
> C'est juste une question d'orthographe.
>
> La querelle vient simplement du fait que l'on constate à l'usage,
> depuis des siècles, qu'il arrive souvent que des capitales ne soient
> pas accentuées.  À ceci plusieurs raisons, fainéantise, ignorance,
> impossibilités techniques, étourderie, etc. Aucune de ces raisons
> ne rend légitime l'absence d'accent sur les capitales, ni sur les 
> bas-de-casse,
> d'ailleurs.

Sauf votre respect, il me semble que le problème n'est justement pas si 
simple. La question n'est pas seulement de savoir s'il faut accentuer ou 
pas. Sans quoi ça serait trop simple, puisqu'on repondrait "oui" en 
chœur et le problème serait réglé, comme vous le régler de manière très 
juste et fine dans votre message.

En réalité, il me semble que la question derrière la question est de 
savoir : à partir de quel moment l'usage devient-il la règle ? À partir 
de quel moment de longues décennies de non-accentuation des capitales 
(quelles qu'en furent les raisons : techniques, esthétiques, etc.) 
suffisent-elles à légitimer cet usage, et donc à le faire advenir non 
comme une simple exception à la règle, mais comme une possibilité à part 
entière dans la règle ? À partir de quel moment décide-t-on d'adapter la 
règle à l'usage, quand l'usage -- à l'évidence -- ne tient plus compte 
de la règle ? Pourquoi faudrait-il que la règle soit immuable ?

Il me semble donc que le débat est plus large que le simple problème 
d'accentuation et concerne en fait le rôle et l'évolution des règles 
dans une langue, et en particulier la faible évolution de l'orthographe 
française (accents inclus), comparativement aux autres langues européennes.

J'espère avoir été clair, même si je ne suis pas du "milieu".

Patrick