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typographie - Re: [typo] barre d'exclusion =? barre verticale

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

Archives de la liste

Re: [typo] barre d'exclusion =? barre verticale


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Cc: Andrew Brown <lists AT c18.net>
  • Subject: Re: [typo] barre d'exclusion =? barre verticale
  • Date: Tue, 28 Oct 2008 13:29:24 +0000

Title: Re: [typo] barre d'exclusion =? barre verticale
 Le 2008-10-28, à 9:38 +0100, nous recevions de Andrew Brown :

On 27 Oct 2008, at 14:36, diconoma wrote:
Nos confrères suisses, qui pourraient sans doute éclairer notre lanterne, sont-ils aujourd¹hui aux abonnés absents ?

On|ne ne peut que l'espérer. Je suis sur la frontière et croise souvent des cheffes et des professeuses. J'ai pris refuge sur cette liste, mais en vain. Là je redécouvre le charme de la neutralité de ma langue p|maternelle.


[J. M.]   Bien que votre remarque eût pu être tout à fait justifiée si votre langue maternelle eût été le finnois, langue merveilleuse qui ne fait pas de distinction entre masculin et féminin, à en juger par votre nom, on vous croit néanmoins anglophone. Si tel est le cas, je vous ferais remarquer (très civilement) que s'il est une langue, entre toutes, qui souffre des difficultés dont nous avons parlé ici, c'est bien l'anglais. C'est même la seule où elles sont réelles.

   Du fait de son omniprésence et de la séduction qu'il opère, l'anglais est également à l'origine des difficultés du même ordre, cette fois artificielles, qu'éprouvent actuellement les autres langues. Ces difficultés, en somme, sont celles qui résultent d'une tentative de transposer un partie de la structure grammaticale de l'anglais à des langues dans lesquelles les structures préexistantes, différentes et plus ou moins incompatibles avec celles de l'anglais, ne supportent pas cette transposition.

   Le pire dans l'affaire est que, loin de vouloir emprunter les mécanismes grammaticaux les plus avantageux de l'anglais, on s'acharne à transposer ce qui constitue -- et de très loin ! -- sa plus grande faiblesse grammaticale, à savoir l'identification du genre grammatical au sexe des personnes et la catastrophique syllepse du genre qui en résulte. D'où les « The author [...] he or she [...] » et autres « « Everyone who has not finished writing his or her paper before he or she is required to move to his or her next class can take it with him or her », et ce, avec les mêmes difficultés typographiques qu'en français, puisque, pour alléger un peu cet insupportable fardeau, le « ou » figurant entre les pronoms y est souvent remplacé par la barre oblique (/). Ces formes peuvent, certes, être contournées, pas toujours aisément d'ailleurs, mais sont comme en français l'occasion d'un emploi ostentatoire par les féminisants morbides du langage.

   C'est là la pente sur laquelle les compulsifs de la féminisation sont en train d'entraîner de manière parfaitement irresponsable notre langue (et bien d'autres). On trouve maintenant de telles syllepses foncièrement étrangères au français dans des fictions littéraires, comme dans la traduction française de Harry Potter ou celle de Millenium, la trilogie du Suédois Stieg Larsson, pour ne citer que deux exemples. Exemples de taille d'ailleurs, car de nombreux professeurs de français, en désespoir de cause, pour avoir la paix, n'ont rien trouvé de mieux que faire étudier ces traductions à leurs élèves !

   Une fois encore se vérifie tristement l'adage biblique « Qui veut faire l'Ange, fait la Bête »...

   Jacques Melot


AB




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