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typographie - Re: [typo] égalitographie + fonction et personne

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] égalitographie + fonction et personne


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Cc: Gabriel Kerneis <gabriel+typo AT kerneis.info>
  • Subject: Re: [typo] égalitographie + fonction et personne
  • Date: Mon, 27 Oct 2008 11:27:21 +0000

Title: Re: [typo] égalitographie + fonction et personne
 Le 2008-10-27, à 10:02 +0100, nous recevions de Gabriel Kerneis :

On Sun, Oct 26, 2008 at 11:18:45PM +0000, Jacques Melot wrote:
> -- Lorsqu'un féminin existe, il ne peut être utilisé que lorsqu'on a en
> vue des personnes précises et non la fonction (« Demande donc à ta 
> copine, tu sais, Julie, la postière. », mais « Cette affaire concerne
> avant tout les postiers. » ou encore « Cette affaire concerne le 
> postier, non l'électricien. »).

Un dernier cas qui me chatouille : « caissière » est généralement utilisé
comme le neutre pour désigner la profession, et l'on ne spécifie « caissier »
justement que lorsqu'on est sûr qu'il s'agit d'un homme. Il y a sans doute
d'autres exemples, dans des professions majoritairement féminine.

Faudrait-il y voir une inégalité à combattre ?


[J. M.]   Gare au Protestant qui s'insinue toujours plus est en nous ! Cette compulsion à l'égalitarisme est avant tout un exutoire, un moyen de se laver la conscience, pas ou pas nécessairement un acte social élevé et responsable. Le traitement égalitaire des sexes réside dans le discours lui-même, dans ce qui est signifié, non dans les mots ou la grammaire. Plus encore, il réside dans le comportement et les actes.

   Pour répondre à votre question, plus haut, on peut envisager aussi le cas de infirmier-infirmière. Les journalistes évitent de parler de cette profession globalement en utilisant le masculin. Ne pouvant se satisfaire du féminin, à cause de la règle du neutre que, comme tout le monde, ils appliquent instinctivement, ils ont recours à une périphrase comme « le personnel soignant », spécialement si le personnel moins qualifié est également concerné. A strictement parler, un médecin ne guérit pas ses malade, mais les soigne (ses soins se traduisant ou non par une guérison), mais cela ne gêne personne, car la logique est une chose, la langue en est une autre. Le rapport entre les deux pourrait être comparé à celui existant entre un robot (lisse, prévisible, rectiligne à tout point de vue) relativement et un être vivant (qui peut avoir un poil sur le nez). Dans le cas de professions jadis uniquement féminines, on se contente bien souvent du féminin. Qui s'en offusque ? En islandais, on a tourné la difficulté en changeant de dénomination. Avant, on parlait de hjúkrunarkona (soignante-femme), maintenant, pour englober les deux sexes, on dit hjúkrúnarfræðingr (« soignologue », soignant-spécialiste), s'il s'agit de personnes diplômées, et sinon hjúkrunarmaðr (soignant-homme), le terme homme (isl. maðr), dans toutes les langues indo-européenne (y compris en anglais !) désignant à strictement parler un être humain considéré indépendamment de son sexe, et ce, quoi que puissent en dire les fanatiques de la féminisation militante du langage.

   Jacques Melot


Cordialement,
--
Gabriel Kerneis




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