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typographie - Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign


Chronologique Discussions 
  • From: Jean-François Roberts <jean-francois.roberts AT wanadoo.fr>
  • To: <typographie AT listes.irisa.fr>
  • Subject: Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign
  • Date: Sun, 01 Apr 2007 21:27:09 +0200

Title: Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign
Pour les normes : il s'agit de normes ISO ou AFNOR. D'autres normes sont utilisées par les professionnels (bibliothécaires, par exemple, ou chercheurs slavisants, ou organismes internationaux...), la pratique cherchant à éviter un foisonnement de normes, au demeurant convergentes pour l'essentiel, mais pouvant diverger sur tel ou tel point. (J'ai toutes ces références dans un coin de mes dossiers, mais ici je réponds rapidement.)

Ne pas confondre "translittération" et "transcription".  Une translittération sert à donner une graphie, en alphabet latin, d'un terme écrit en un autre alphabet (voire un système syllabique, comme le devanagari utilisé notamment pour le hindi ou le sanskrit) - ou l'inverse, bien entendu (translittération d'un nom français en écriture arabe, par exemple). Une transcription consiste à donner une graphie alphabétique (alphabet romain, par exemple) d'un mot d'une langue dont l'écriture n'est pas alphabétique : hiéroglyphes, ou caractères chinois, par exemple. Le système utilisé en général pour le chinois est le pinyin (terme signifiant... "transcription", en chinois "mandarin"), adopté par la République populaire de Chine pour ses propres besoins en la matière ; mais d'autres systèmes ont encore cours (la transcription française de l'EFEO est à peu  près abandonnée ; le système Wade-Giles anglophone reste assez courant - liste non limitative !).

Une translittération n'est précisément pas une transcription "phonétique" (entendons une graphie orthographique qui évoquera, pour le lecteur français la prononciation du mot dans sa langue d'origine). Ainsi, prenons le cas d'un auteur russe établi en France : Pierre Kropotkine. C'est là la forme francisée de son nom (de même que "Moscou" est la forme francisée du nom de l'actuelle capitale de la Russie), adoptée par le principal intéressé lui-même pour signer ses écrits en français (il était parfaitement bilingue). La transcription phonétique "française" de son nom (russe !) serait : "Piotr Krapotkine" (alternance vocalique du "o", en russe). La translittération scientifique serait "Petr [ou : Pëtr) Kropotkin".

Vous comprendrez que le choix se fera en fonction de critères purement fonctionnels. Ainsi, la translittération scientifique permettra à toute personne de se reporter à un ouvrage dans la langue d'origine (russe, par exemple), en sachant exactement - sans aucune ambiguïté possible - comment le terme recherché s'écrit. Pour la prononciation du "c caron" (= "tch" français, peu ou prou), ceux qui usent d'un système faisant intervenir ce caractère (inventé par le grand réformateur - au sens religieux, et donc politique, du terme - Jan Huss, pour l'écriture du tchèque, à la Renaissance) savent  bien entendu comment le prononcer, de même que leurs lecteurs.

L'idéal, dans un système de translittération, serait une correspondance lettre-à-lettre entre l'alphabet d'origine et l'alphabet cible. Pour des raison qui se comprennent aisément (nombre de voyelles et nombre de consonnes différents, d'un alphabet à l'autre), on est amené à des solutions bâtardes : admettre (pour les consonnes, par exemple) l'emploi de translittérations bi- ou trilittères ("tch", par exemple), où l'importation de caractères "étrangers" (c caron). Le problème des translittérations employant des groupes de lettres étant qu'elles peuvent créer de réelles ambiguïtés, si un même groupe de consonnes, par exemple, peut se décomposer de plusieurs façons (ainsi "tch" en "t + ch" : en pratique, en russe, le problème ne se pose pas, le second groupe étant interdit - en général ! - ; mais en arabe, par exemple, le problème est fréquent).

D'une façon plus subtile, les mêmes problèmes se posent pour les systèmes de transcription (qui se heurtent de plus au problème que, faisant intervenir une transcription phonétique, elles sont sujettes à variations, en fonction du corpus de locuteurs retenus : ce qui amène des variation parfois surprenantes : ainsi, le "r" du pinyin, transcrit "j" en Wade-Giles ou en EFEO !). C'est que, en tout état de cause, le système phonologique de la langue d'origine n'a rien à voir avec celui des langues cibles. Le principal problème, en chinois, par exemple, étant l'absence de couples de consonnes "sourdes-sonores" (p/b, t/d, etc.), avec en revanche la présence (systématique) de couples de consonnes "aspirées-non aspirées" : certains systèmes proposant, par exemple "ph/p", "th/p", là où le pinyin a tranché en faveur de "p/b", "t/d" (etc.). Le principal problème du système EFEO étant précisément qu'il ne permettait pas de distinguer suffisamment clairement ces consonnes. On a compris que "Beijing" (transcription pinyin) se prononce en fait, peu ou prou, en mandarin, "Peking" - ce que ni vous ni moi ne somme censés savoir, en pratique.

Quant au groupe "ph", par exemple (qui se rencontre encore en translittération du hindi, ou du thaïlandais, etc.), il ne se prononce alors jamais "f", on l'a compris (ainsi de Phuket, ou Phi-Phi).

On fait avec, donc.

De : "Armelle Domenach" <armelle.domenach AT scribere.net>
Répondre à : typographie AT listes.irisa.fr
Date : Sun, 1 Apr 2007 20:19:14 +0200
À : <typographie AT listes.irisa.fr>
Objet : RE: [typo] Codage Unicode dans Indesign



"Necaev" avec "c caron" n'est pas une translittération "pédante" : c'est la transcription scientifique (ou plus exactement *une* des translittérations scientiques possibles, suivant la norme - oui, ce sont des NORMES - adoptée).
[A] Norme de translittération dites-vous ? Quel est son nom dans ce cas  et à quelle langue s'applique-t-elle ? Parle-t-on de translittération ou de transcription phonétique dans ce cas ? La translittération devrait permettre de lire sur la base de l'alphabet latin un mot écrit avec un autre alphabet ou des idéogrammes. Or, si on ne sait pas prononcer le C caron, on ne peut pas lire Netchaïev écrit avec un C caron, si ? Quelque chose m'échappe  assurément.






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