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typographie - RE: [typo] égalitographie + fonction et personne

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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RE: [typo] égalitographie + fonction et personne


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Cc: "diconoma" <diconoma AT orange.fr>
  • Subject: RE: [typo] égalitographie + fonction et personne
  • Date: Sun, 26 Oct 2008 23:18:45 +0000

Title: RE: [typo] égalitographie + fonction et personne
 Le 2008-10-26, à 17:54 +0100, nous recevions de diconoma :

Bonjour !
>> Cela n'est pas un combat féministe pour deux sous.
? http://www.geneve.ch/egalite/liens/welcome.asp?rubrique=feminismes
Ce site répertorie un certain nombre d¹associations féministes. Sont-elles aussi excessives les unes que les autres, typographiquement s¹entend ?
 
>> Il me paraît logique d'employer le neutre, en français masculin, pour faire référence à la fonction exercée ou au rôle, et le féminin ou le masculin selon le cas pour se référer à la personne particulière qui l¹exerce ou qui l¹incarne.
? Pourriez-vous, par des exemples, montrer comment vous faites la distinction entre la fonction et la personne ?


[J. M.]

-- Tout physicien qui se respecte sait cela, voyons ! Marie Curie l'affirmait déjà, y voyant même une banalité.
-- J'ai perdu trois hommes dans cette bataille : deux sous-officiers et une recrue.
-- Ils nous ont envoyé deux militaires : le général de brigade Jeanne Didot-Lechat et André Pitton, une jeune recrue.
-- Il y a quelqu'un ?
-- Quelqu'un parmi vous pourrait-il...
-- En son temps, le garde des Sceaux du gouvernement de Nicolas Sarkozy, Mme Rachida Dati, eut bien du fil à retordre avec les magistrats.
-- C'est bien là une remarque digne d'un ministre de l'intérieur !
-- Jacqueline a obtenu son diplôme d'avocat en novembre dernier.

Bon nombre de féminins ne pourront toutefois, me semble-t-il, être englobés dans le neutre à forme masculine : abbesse, estafette, mère, respectueuse, sage-femmeŠ


[J. M.]   On parle de sage-femme lorsqu'il s'agit de désigner globalement l'ensemble des gens du métier, tous sexes confondus. Pour une personne de sexe masculin on parle donc d'homme exerçant le métier de sage-femme. « Aujourd'hui on se retiendra d'accoucher : les sages-femmes font grève ! ».

   Parlant de sentinelles, de recrues, d'estafettes globalement, on emploie le féminin, indépendamment du sexe des personnes concernées.

   Je donne d'autres précisions plus bas.


De : diconoma [mailto:diconoma AT orange.fr]
Envoyé : samedi 25 octobre 2008 23:26
À : typographie AT listes.irisa.fr
Objet : RE: [typo] égalitographie
 
Bonjour !
>> Cela n'est pas un combat féministe pour deux sous.
Je veux bien croire qu¹il s¹agit là d¹un dévoiement du féminisme. Mais je ne fais que puiser aux sources où les avancées sur la féminisation des noms (à laquelle je suis favorable, vous l¹avez compris) sont très souvent poussées, et parfois en sens contradictoire, par des associations qui se disent féministes.


[J. M.]   Ici, deux règles :

-- On ne féminise (ou masculinise, suivant les cas) les noms de profession que lorsque cette féminisation n'a pas un caractère « forcé » : « une dinandière », oui, « une auteure, une autrice, une auteuse », non. De même « un sentineau », non, pas plus que « un recrue » (avec ou sans e final). Dans ce domaine, en français, les critères qui permettent de retenir ou non une forme sont en dernière analyse de nature esthétique au sens large (euphonie, difficulté de prononciation, paronymie défavorable, etc.).

-- Lorsqu'un féminin existe, il ne peut être utilisé que lorsqu'on a en vue des personnes précises et non la fonction (« Demande donc à ta copine, tu sais, Julie, la postière. », mais « Cette affaire concerne avant tout les postiers. » ou encore « Cette affaire concerne le postier, non l'électricien. »). Voir plus haut aussi l'exemple « Jacqueline a obtenu son diplôme d'avocat en novembre dernier. » : il n'y a pas de diplôme d'avocate parallèlement à celui d'avocat ou distinct de ce dernier ; hommes et femmes subissent les mêmes épreuves.

   Jacques Melot


Je ne voulais pas ici aborder hors sujet un débat de société ni une discussion linguistique, mais faire observer les conséquences grammaticales qu¹un excès de zèle cherchait à imposer à notre langue, et les monstruosités typographiques qui pouvaient en résulter.
 
Cordialement.
 
 
 
-----Message d'origine-----
De : Noëlle Adam [mailto:adam.noelle AT wanadoo.fr]
Envoyé : samedi 25 octobre 2008 22:56
À : typographie AT listes.irisa.fr
Objet : Re: [typo] égalitographie
 
 
diconoma a écrit :
> Je m¹insurge contre les excès féministes qui cherchent à imposer les
> doublets comme Ð les correcteurs et les correctrices ð,
Bien que non typographe, je vous lis avec plaisir. Mas ici, en tant que
féministe, je m'insurge à mon tour contre le fait d'affubler cette mode
du politiquement correct de l'adjectif féministe. Cela n'est pas un
combat féministe pour deux sous.
Il me paraît logique d'employer le neutre, en français masculin, pour
faire référence à la fonction exercée ou au rôle, et le féminin ou le
masculin selon le cas pour se référer à la personne particulière qui
l'exerce ou l'incarne. Le reste est du vernis - à ongles bien sûr- sur
les inégalités dans le monde du travail.
 
Noëlle Adam
 
 
 




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