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typographie - Re: [typo] Régime des espaces dans une bibliographie multilingue

Objet : Liste consacrée aux discussions à propos de la composition et de la typographie

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Re: [typo] Régime des espaces dans une bibliographie multilingue


Chronologique Discussions 
  • From: Jacques Melot <jacques.melot AT isholf.is>
  • To: typographie AT listes.irisa.fr
  • Cc: Andrew Brown <lists AT c18.net>
  • Subject: Re: [typo] Régime des espaces dans une bibliographie multilingue
  • Date: Sat, 6 Dec 2008 00:48:14 +0000

Title: Re: [typo] Régime des espaces dans une bibliographie mul
 Le 2008-12-06, à 0:33 +0000, nous recevions de Jacques Melot :

 Le 2008-12-05, à 20:50 +0100, nous recevions de Andrew Brown :

On 5 Dec 2008, at 17:35, Jean-Michel Paris wrote:
Je soutiens au contraire que notre rôle est de respecter les pratiques typographiques adoptées par l¹auteur et l¹éditeur original. Je ne crois pas qu¹il soit opportun d¹altérer les règles et les pratiques typographiques utilisées dans une ¦uvre en langues étrangères, qu¹elles quelles soient. Si les règles en usage dans ces langues changent au fil du temps, nous n¹avons qu¹à les suivre, pas les précéder.

Des fois c'est utile de précéder un peu. Ça fait plus de 40 ans que je travaille à mi-chemin entre l'anglais et le français et respecter les deux à la fois est d'une part bien difficile et d'autre part générateur d'un vrai cafouillage. La plupart des ouvrages qu'il m'arrive de citer ont des pages de titre en majuscules et petites majuscules, dois-je les respecter dans les notes et les bibliographies ? Certainement pas, sauf en m'aventurant dans la bibliographie matérielle. On applique donc des conventions, et si ces conventions puissent recueillir l'assentiment de plusieurs communautés nationales, tant mieux. On commence donc, n'est-ce pas, en minimisant les majuscules... ;-)


[J. M.]   De toute façon, il suffit d'ouvrir les yeux pour voir que ces majuscules distribuées à tour de bras dans l'écrit anglophone gênent les intéressés eux-mêmes, déjà parce qu'ils ne disposent pas d'une règle simple à appliquer. C'est ainsi qu'on les voit certains de plus en plus nombreux,


[J. M.]   Hum... pas fameux ce raccord après modif. Mieux (mais perfectible) : C'est ainsi que l'on voit certains, etc.

   Pendant que j'y suis, un autre point, qui, je crois, n'a pas encore été abordé : celui de la coupure des mots dans une bibliogaphie. Pour ma part, il va de soi qu'il faut adopter la coupure dans la langue du titre, ce qui suppose une certaine compétence. Avec toutes celles qu'il requiert, le métier de rédacteur (si possible en chef) n'est-il pas le plus beau métier du monde, à défaut d'être le plus ancien ?

   J. M.


 sans doute de guerre lasse, couper au plus court et mettre une majuscule à tous les mots d'une phrase-titre (les traitements de texte offrent la posibilité de le faire en bloc pour une portion de phrase sélectionnée), certains pris d'un léger remord descendant la casse des articles (a, the) et des prépositions (of, etc.), mais le résultat est encore plus laid.

   Il faut dire que l'anglais, comme les autres langues germaniques, était d'une certaine façon condamné à se retrouver dans une telle situation à cause de la règle qui veut que tous les adjectifs précédant un substantif auquel on met une majuscule prennent aussi la majuscule, règle qui vaut également en français. Cette règle, jointe à la syntaxe inversée de l'adjectif en anglais, fait qu'on peut, beaucoup plus facilement qu'en français, s'y retrouver avec une flopée de majuscules. L'oeil aidant, on peut alors être tenté de compléter ou d'équilibrer en mettant des majuscules partout dans le titre (sauf au petits mots, et encore...).

   Les Suédois ont depuis assez longtemps résolu le problème en supprimant la majuscule qu'il mettaient jadis au noms communs (pratique qui ne subsiste plus qu'en allemand où elle commence d'ailleurs à être aussi remise en question), étendant cette suppression aux noms et adjectifs de nationalité (s. en svensk, fr. un Suédois), le roi soi-même s'étant vu décapitalisé pour ce qui est de l'adjectif associé.

   Puisque la question originale concernait la bibliographie, continuons donc dans ce domaine. En histoire naturelle, nous utilisons beaucoup le Botanico periodicum huntianum, en abrégé B-P-H qui est un gros ouvrage en plusieurs volumes, publié à Pittsburgh (Pennsylvanie, E.U.A.), et qui donne la liste de tous les périodiques présents et passés en botanique (lesquels se comptent par milliers, si ce n'est même par dizaines de milliers ! J'ai sur ma table en ce moment le premier volume, un lourd pavé de 1063 pages au forma grand in-4°). Dans cet ouvrage qui, comme vous pouvez vous l'imaginer constitue une référence, sinon même la référence en fournissant la forme sous laquelle on peut publier ces noms de périodiques, les majuscules sont passées à la trappe (sauf celles des noms communs en allemand, et celles dont l'absence constitue une faute d'orthographe dans les langues concernées, comme l'initiale de English). Ainsi on peut lire (p. 540) :

Magazine of natural history, and journal of zoology, botany, mineralogy, geology, and meteorology. London [...].

   Le premier volume (paru en 1829) peut-être téléchargé de Google-livres. Sur la couverture, le titre est entièrement capitalisé, mais les premières lignes de la préface sont là pour nous rappeler les pratiques de l'époque :


(Notez les majuscules : First Volume, Magazine, Natural History, Periodical, Introduction, Animals, Vegetables, Minerals, Geology, Landscape scenery.)

  Jacques Melot


AB




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